De nouvelles recommandations pour la prise en charge des personnes infectées par le VIH

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PARIS, 1er octobre 2013 - De nouvelles recommandations pour la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en France ont été rendues publiques

Par Steven DIAI, publié le 01 octobre 2013

De nouvelles recommandations pour la prise en charge des personnes infectées par le VIH

au cours d’une réunion organisée au Ministère de la santé, le 26 septembre 2013, à laquelle étaient conviés les principaux acteurs de la prise en charge, de la prévention et de la recherche sur le VIH.

Les précédentes recommandations dataient de 2010.

Considérée comme une référence par les professionnels de l’infection à VIH, la rédaction du rapport 2013 a été confiée par le Ministère de la santé au CNS (Conseil national du sida) et à l’ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales). Le Pr Philippe Morlat (CHU et Université de Bordeaux) en a assuré la direction.

Le premier rapport « Recommandations pour la prise en charge médicale des personnes atteintes par le VIH en France » datait de 1990. L’originalité de ces rapports, qui sont actualisés à intervalles de 2 à 3 ans, repose sur un travail collaboratif d’experts de différentes disciplines (en épidémiologie, clinique, thérapeutique, sciences humaines et sociales, organisation des soins …) et de représentants associatifs.

Voici les points qui ont été abordés concernant LE DÉPISTAGE :

  • le réajustement des recommandations antérieures (datant de la mise en place du plan VIH 2010-2014) de dépistage généralisé de l’infection VIH dans la population. Les experts recommandent de proposer un dépistage devant de nombreuses situations cliniques ou biologiques évoquant l’infection et/ou l’appartenance à des populations où la prévalence de l’infection est la plus élevée d’une part, et d’autre part à des personnes sans test de dépistage récent lorsque l’occasion de proposer le test se présente. Les médecins généralistes doivent jouer un rôle de premier plan. Cette recommandation vise à réduire le nombre de personnes ignorant leur séropositivité VIH, estimé en France à 28 000 (alors que 114 000 environ connaissent leur statut sérologique). Trois groupes (de taille globalement similaire) de populations sont concernés : hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH), migrants d’Afrique subsaharienne et hommes et femmes hétérosexuels nés en France ;
  • la mise à disposition plus large des tests rapides à orientation diagnostique (TROD) notamment en dehors des lieux traditionnels de dépistage afin d’atteindre les personnes échappant au dépistage « traditionnel » ;
  • la mise à disposition des autotests de dépistage (réalisés par la personne elle-même) sous réserve de mesures d’accompagnement et d’une évaluation prospective ;
  • l’amélioration du dépistage dans les lieux de privation de liberté ;
  • Le couplage de l’offre du dépistage des hépatites virales B et C et des infections sexuellement transmissibles (IST) ; le couplage de l’offre du dépistage des hépatites virales B et C et des infections sexuellement transmissibles (IST) ; celui de l’infection VIH.

Par ces recommandations, le groupe défend ainsi le principe qu’en permettant au plus grand nombre de PVVIH de connaitre leur statut sérologique et en leur proposant un traitement dès le diagnostic, on peut limiter grandem=ent l’épidémie.

PRÉVENTION

La promotion d’une prévention « combinée » associant mesures comportementales, stratégies de dépistage, et traitement antirétroviral. Cette mesure de prévention doit être particulièrement intense dans les populations où le nombre de nouvelles contaminations est le plus élevé (l’incidence annuelle est estimée aggravée; 1000 pour 100 000 chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes – HSH -, 240 pour 100 000 chez les personnes originaires d’Afrique subsaharienne, 90 pour 100 000 chez les usagers de drogues).

L’infection par le VIH au sein de la population des départements français d’Amérique (59 cas diagnostiqués pour 100 000 par an, notamment la Guyane : 147 pour 100 000 habitants par an) est jugée suffisamment préoccupante pour que soit développée dans ces régions une approche de prévention renforcée.

Le recours à des dispositifs pilotes de mise à disposition de traitements pré-expositions (Prep) chez des personnes séronégatives qui sont à haut risque de contamination par le VIH.

La fusion des consultations de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) et des consultations de dépistage et de diagnostic des IST (CIDDIST). Ce regroupement pourrait permettre notamment qu’y soit prescrit le traitement post-exposition et de développer des approches de santé sexuelle.

La prise en considération du désir de conception naturelle d’enfants au sein des couples sérodifférents (l’un est positif pour le VIH, l’autre non), sous réserve d’un contrôle virologique par le traitement chez la personne séropositive. Cette mesure est désormais une alternative possible à l’assistance médicale à la procréation jusqu’ici exclusivement préconisée.

Enfin, un point essentiel pour le groupe d’experts, l’éducation à la sexualité chez les jeunes scolarisés et hors milieu scolaire doit être renforcée, afin de promouvoir les moyens de prévention du VIH et des IST.

MALADIES ASSOCIÉES

Le dépistage, le suivi et le traitement des principales affections pouvant survenir chez les PVVIH. Ces maladies sont désormais de plus en plus fréquentes car l’espérance de vie sous traitement augmente régulièrement ; ainsi les cancers représentent désormais environ un tiers des causes de décès des PVVIH. Les hépatites virales chroniques (un quart des PVVIH sont également infectées par l’un des deux virus des hépatites) et les maladies cardio-vasculaires et métaboliques sont également très fréquentes. La sensibilisation des médecins généralistes et spécialistes à ces co-morbidités doit être favorisée.

Le « groupe d’experts » 2013 est composé de 21 cliniciens, biologistes et scientifiques et de 2 représentants du milieu associatif. Il s’est appuyé sur l’expertise de 16 « commissions de travail » thématisées et sur des audits de personnalités qualifiées. Au total, plus de 240 contributeurs d’horizons très variés auront ainsi participé à ce nouveau rapport.

D’après un communiqué de presse de l’ANRS

La rédaction

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