Un test sanguin expérimental mais prometteur pour détecter le cancer avant l'apparition des symptômes

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Des chercheurs américains ont mis au point un test, appelé "CancerSEEK", qui permet de détecter de façon précoce les huit cancers les plus fréquents dans 70 % des cas. Les résultats de cette expérimentation ont été publiés dans la revue Science, jeudi 18 janvier 2018.

Par Steven DIAI, publié le 20 janvier 2018

Un test sanguin expérimental mais prometteur pour détecter le cancer avant l’apparition des symptômes

Baptisé “CancerSEEK”, ce test expérimental a été mis au point par une équipe de chercheurs de l’université Johns Hopkins, à Baltimore, aux Etats-Unis. Le test détecte dans le sang les anomalies de 16 gènes qui mutent le plus souvent dans les cancers, ainsi que les taux de huit biomarqueurs protéiques caractéristiques de ces cancers. Une combinaison permettant d’accroître la sensibilité du test et de déterminer le tissu de l’organisme affecté. Expérimenté sur 1005 patients dont la tumeur cancéreuse ne s’était pas encore propagée, il a permis de détecter 33 % à 98 % selon les tumeurs. Il présente un intérêt particulier pour les cancers de l’ovaire, du foie, de l’estomac, du pancréas et de l’œsophage, tous difficiles à détecter de manière précoce et pour lesquels la sensibilité de CancerSEEK variait de 69% à 98%. L’étude indique également que le test sanguin n’a connu que sept fausses détections, sur 812 témoins en bonne santé, soit moins de 1 % des cas.

« Pour de nombreux cancers chez les adultes, il faut de 20 à 30 ans pour que les cellules cancéreuses forment des métastases, et fassent évoluer la maladie « vers un stade avancé », précisent les auteurs. Selon eux, « la majorité des cancers localisés peuvent être guéris par la chirurgie seule », ce qui n’est quasiment plus le cas une fois que le stade métastatique est atteint. « Un objectif majeur de la recherche sur le cancer est donc la détection des cancers avant qu’ils ne se métastasent à des sites distants », expliquent-ils, l’idée étant que plus le cancer est diagnostiqué précocement, plus grandes sont les chances de rémission.

Un test prometteur mais pas sans défauts

Le coût de “CancerSEEK” ne devrait pas dépasser les 500 dollars. Un coût intéressant », selon le pathologiste moléculaire Anirban Maitra du MD Anderson Cancer Center à Houston (Texas), car il se situerait dans la gamme des autres tests de dépistage du cancer tels que la coloscopie. “CancerSEEK” représente donc un réel espoir pour les malades du cancer, même s’il présente des problèmes potentiels. Les biomarqueurs utilisés dans le test pourraient en effet entraîner des cas faussement positifs, car ce sont aussi des marqueurs de tissus endommagés, notamment dans le cas de maladies inflammatoires. Autre problème, si la tumeur est trop petite, le test est moins efficace : il n’a dépisté que 43 % des cancers très précoces et sans symptôme.

La rédaction

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