Un test de dépistage de l’hépatite B ou C offert en Suisse

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À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, le 28 juillet, le réseau Stratégie hépatite suisse (SHS) propose à toutes les personnes à risque d’avoir contracté le virus de l’hépatite B (VHB) ou C (VHC) de se faire dépister gratuitement. Une première dans ce pays.

Par Steven DIAI, publié le 28 juillet 2017

Un test de dépistage de l’hépatite B ou C offert en Suisse

En Suisse, quelque 80 000 personnes vivent avec l’une de ces deux hépatites, mais environ la moitié d’entre elles ne savent pas qu’elles sont infectées. Le réseau Stratégie hépatite suisse (SHS), qui réunit 80 personnalités des milieux médicaux, de l’économie, des patients, des assureurs et des autorités, lance donc une campagne de dépistage. « Une hépatite qui n’est pas détectée et pas traitée peut être lourde de conséquences », avertit SHS dans un communiqué destiné à nos confrères, La tribune de Genève. Le risque est notamment de développer au fil des décennies une cirrhose ou un cancer du foie. La maladie peut aussi altérer la qualité de vie, en entraînant notamment de la fatigue ou une baisse de la concentration.

Sélectionner les patients à risque

Dans le cadre de cette campagne de dépistage, un test en ligne permet de sélectionner les patients à risque, pour l’une des maladies ou les deux. Ces personnes reçoivent un bon à faire valoir jusqu’à fin septembre auprès de partenaires situés dans les principales agglomérations, telles que Genève et à Lausanne. « Nous pensons qu’une centaine de tests seront effectués dans toute la Suisse, précise Bettina Maeschli, porte-parole de SHS. Notre objectif est surtout d’attirer l’attention sur le sujet, celle de la population en général mais aussi celle des médecins qui ne pensent pas toujours à proposer de telles analyses », indique-t-elle à la Tribune de Genève.

D’autant qu’une nouvelle génération de médicaments contre le virus de l’hépatite C permet de guérir plus de 95 % des personnes, et cela pratiquement sans effets secondaires. Leur remboursement par l’assurance de base est toutefois limité à certaines catégories de patients, en raison de leur coût. La probabilité de guérir est plus faible pour l’hépatite B chronique. « Mais des traitements permettent de bloquer le virus, précise Andrea De Gottardi, médecin principal du service d’hépatologie à l’Hôpital de l’Ile à Berne. C’est un système très semblable au contrôle du VIH ». L’intérêt du dépistage serait donc, selon le professeur, de rendre les gens attentifs aux risques de transmission.

Ouvrir un débat national

Cette campagne de Stratégie hépatite suisse s’inscrit dans une réflexion plus large. L’opportunité de dépister systématiquement certaines catégories à risque d’avoir contracté le VHC fait l’objet d’une étude de modélisation mathématique mandatée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Selon la Tribune de Genève, en Suisse, 75 % des infections déclarées touchent des personnes nées entre 1951 et 1985. Une cohorte basée sur l’âge pourrait être utilisée pour définir une population cible. « Pour l’instant, nous n’avons pas de données pour dire si une telle mesure serait efficace », explique Olivia Keiser, qui pilote les travaux de recherche pour le compte de l’OFSP à la Tribune de Genève. Mais l’OFSP prévoit de comparer les différentes possibilités d’effectuer un dépistage, en regardant quels groupes à risque pourraient être ciblés. Ses conclusions sont attendues en janvier 2018. Car si les médicaments contre le VHC ne sont pas encore disponibles pour tous, l’opportunité d’être guéri est plus grande, et les patients qui ne peuvent pas être traités pour l’instant « pourraient déjà être suivis », souligne Andrea De Gottardi à la Tribune de Genève.

La rédaction avec la Tribune de Genève

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