Le cancer du col de l'utérus serait évitable dans neuf cas sur dix grâce au frottis

 
Le cancer du col de l'utérus pourrait être évité dans neuf cas sur dix grâce au frottis de dépistage, souligne l'Institut national du cancer (Inca) dans une campagne d'information

Par Steven DIAI, publié le 24 janvier 2017

Le cancer du col de l’utérus serait évitable dans neuf cas sur dix grâce au frottis

lancée à l'occasion de la semaine européenne de prévention de ce cancer, du 22 au 28 janvier 2017.
L'objectif cette nouvelle campagne est de mobiliser les 17 millions de femmes de 25 à 65 ans concernées par ce dépistage, et en particulier les 40 % d'entre elles qui ne réalisent pas, ou pas assez fréquemment, de frottis.
Cette campagne s'inscrit dans la perspective de la généralisation du dépistage organisé, qui a pour objectif la réduction de 30 %, à 10 ans, de l'incidence et du nombre de décès par cancer du col de l'utérus, tout en luttant contre les inégalités d'accès et de recours au dépistage.
Le cancer du col de l'utérus est responsable de 3 000 nouveaux cas et 1 100 décès chaque année en France. « Il pourrait presque être éliminé grâce à deux leviers efficaces et complémentaires: la vaccination contre les HPV (papillomavirus humains) pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans et le frottis cervico-vaginal pour les femmes de 25 à 65 ans », indique l'Inca.
Le dépistage par frottis permet de repérer des lésions précancéreuses et des cancers de stade précoce (non invasif). Il est efficace et a conduit à une baisse importante de l'incidence et de la mortalité pour ce cancer depuis les années 1980. Les cancers diagnostiqués sont, certes, moins nombreux, mais de mauvais pronostic, entraînant une baisse de la survie à cinq ans, qui est passée de 68 % dans les années 1990 à 62 % dans les années 2000.

Vers une généralisation du dépistage
Ce cancer reste « meurtrier », alors qu'il est « évitable », constatent François Bourdillon, directeur général de Santé Publique France et le Pr Norbert Ifrah, président de l'Inca, dans un numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à ce dépistage. Le BEH regroupe les études présentées ces dernières années, qui ont été menées pour préparer la généralisation du dépistage du cancer du col de l'utérus en France, avec des résultats « jugés très encourageants » et « de bon augure », permettant d'envisager de généraliser le programme en 2018, indiquent François Bourdillon et Norbert Ifrah.
Une étude pointe un surdépistage chez les femmes de moins de 25 ans, pour lesquelles le dépistage n'a pas d'impact sur l'incidence du cancer et génère plus d'effets négatifs que de bénéfices (surtraitements). En 2013, 35,5 % des femmes de moins de 25 ans avaient fait un frottis au cours des trois années précédentes. En cas de frottis anormal, un test HPV est réalisé, ce qui n'est pas recommandé puisque les lésions HPV sont généralement transitoires à cet âge. En cas de positivité, une exérèse par conisation risque d'être recommandée. Mais ce geste peut être responsable d'accouchements prématurés et de fausses couches.

Relancer la vaccination HPV
L'éditorial du BEH recommande en complément de relancer la vaccination contre HPV, dont la couverture est très basse en France. En 2015, seule une jeune fille sur sept avait complété la série vaccinale à l'âge de 16 ans.
François Bourdillon et Norbert Ifrah évoquent la proposition d'une vaccination en milieu scolaire afin d'améliorer la couverture vaccinale et de faire en sorte que les jeunes filles qui ne se feront pas dépister par frottis ensuite puissent bénéficier plus largement de la protection vaccinale.« Assurer à chaque jeune fille, à chaque femme, l'accès à au moins une des deux interventions permettant de les protéger du cancer du col de l'utérus paraît aujourd'hui une exigence de santé publique propre à réduire les inégalités d'origine sociale ou territoriale », concluent-ils.

        La rédaction, avec l'APM
 

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