Centres de séquençages : une avancée mais pour qui ?

Séquençage

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Le 22 juin, le Premier ministre Manuel Valls annonçait le lancement du « plan France génomique 2025 à 670 millions d’euros ». L’Académie nationale de médecine et l’Académie des technologies se sont félicitées cette semaine de « cette prise de décision gouvernementale capitale pour l’avenir de la médecine ».

Par Steven DIAI, publié le 30 juin 2016

Centres de séquençages : une avancée mais pour qui ?

Les deux Académies avaient en effet préalablement encouragé, dans un rapport publié en février 2016, « une expérimentation en vraie grandeur de ces technologies nouvelles porteuses de grands espoirs pour le traitement des malades atteints du cancer. Une approche personnalisée qui consiste à tenir compte de la connaissance de la séquence de tout ou partie du génome d’un patient à des fins de diagnostic, pronostic et choix thérapeutique. » Elles assurent désormais que le développement du séquençage des génomes « aura des conséquences importantes pour le diagnostic des maladies rares devenu plus fiable et applicable à un plus grand nombre d’entre elles ».

« Les techniques de séquençage de l’ADN nées à la fin des années 70, se sont automatisées au cours du projet Génome Humain (années 90) pour devenir d’exécution rapide et hautement performantes. On parle aujourd’hui de séquençage de nouvelle génération (« Next generation sequencing » ou NGS) », rappellent les deux académies dans un rapport commun. « Le coût du nucléotide séquencé a été divisé par 100 000, et le temps d’acquisition des données génomiques extrêmement réduit. Ces progrès répondent aux exigences d’une approche clinique des maladies humaines et d’une médecine personnalisée ou de précision. L’utilisation des données de séquençage du génome du patient permet dans un nombre croissant de cas d’affiner le diagnostic médical et le pronostic, et de choisir le traitement le plus adapté à la pathologie décelée. »

Le plan France génomique comprend la mise en place d’un réseau de 12 plateformes de séquençage. Dans cet objectif, l’AP-HP vient de sceller un partenariat de recherche avec IntegraGen, une société basée au Genopole d’Evry, « spécialisée dans le décryptage du génome humain ».Il s’agit d’un accord triennal, qui vise à « développer des solutions de séquençage à très haut débit pour les projets de recherche ». Les données issues des échantillons biologiques prélevés « seront transformées en information génomique et en outils de diagnostic » sur le sol français. « Cet accord est un premier pas indispensable pour le développement de la médecine personnalisée et la déclinaison de l’ambition nationale portée par le Plan France Médecine Génomique 2025 »,affirme l’AP-HP.

Le Pr Yves Lévy, président de l’Inserm, a déclaré au Figaro qu’« avec ce plan, la France se prépare aux besoins prévus dans les années à venir, estimés à 200 000 génomes séquencés par an d’ici à 5 ans ».

L’Union Française pour une Médecine Libre, une association de médecins, a pour sa part demandé « un débat national » à ce sujet. « Créer des centres de séquençage est une avancée », approuve-t-elle, mais elle s’étonne « de l’absence de toutes références aux multiples problèmes éthiques posés par son utilisation ». Elle demande que soit « publié par le ministère de la santé les travaux qui ont dû avoir lieu sur cette problématique et la liste des personnalités consultées ». Sans sous-estimer l’intérêt médical de cette nouvelle technique, l’UFML interroge : Qui en bénéficiera, pour quelle utilisation ? « Quelle gestion des résultats ? Que fait-on des données ? (…) Quelle protection des données par rapport à une pression assurantielle ou financière qui se fera plus grande dès l’instant où la source de renseignements existera ? »

La rédaction avec le Figaro et Genethique

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