Marisol TOURAINE présente le nouveau test de dépistage du cancer colorectal

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Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a présenté mercredi 6 mai le nouveau test de dépistage du cancer colorectal. Ce nouveau dispositif immunologique OC Sensor (Eiken) est plus fiable, plus simple et plus performant que le test au Gaïac (Hemoccult).

Par Steven DIAI, publié le 07 mai 2015

Marisol TOURAINE présente le nouveau test de dépistage du cancer colorectal

Le cancer colorectal touche plus de 42000 personnes en France chaque année, 18900 femmes et 23200 hommes. Il s’agit du 3e cancer le plus fréquent, le deuxième le plus meurtrier après le poumon chez les hommes, le sein chez les femmes, avec plus de 17500 décès par an. La France est l’un des pays d’Europe où l’incidence de ce cancer est la plus élevée et 95% des cas surviennent après 50 ans. Or dans 9 cas sur 10, le cancer colorectal peut être guéri s’il est diagnostiqué tôt. Le taux de survie à cinq ans chute à 14% s’il est détecté tardivement.

2015 marque une avancée dans le dépistage du cancer colorectal avec la mise en place, depuis le mois d’avril, d’un nouveau test de dépistage « immunologique ». Plus simple d’utilisation et plus performant que le précédent (test au gaïac dit « Hemoccult »), ce nouveau test est mis à disposition notamment auprès des médecins généralistes, dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer colorectal destiné aux personnes de 50 à 74 ans.

Depuis 2009, le cancer colorectal fait l’objet d’un programme de dépistage organisé proposé par les pouvoirs publics. Il s’adresse aux femmes et aux hommes âgés de 50 à 74 ans, sans risque aggravé, qui sont invités tous les deux ans à réaliser un test de dépistage du cancer colorectal. Seize millions de personnes sont concernées en France et le gouvernement attend une baisse de la mortalité de 15% avec ce programme de dépistage dans lequel il investit 60 millions d’euros par an, avec 10 millions d’euros supplémentaires qui seront investis dans un premier temps pour faire monter en puissance ce nouveau dispositif. La France est le second pays après les Pays-Bas à instaurer un dépistage organisé du cancer du colon au niveau national et deux pays, l’Allemagne et le Royaume Uni l’appliquent à un niveau régional.

Les performances du test immunologique

Le test immunologique repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps. Ce nouveau test a une sensibilité supérieure et permet une meilleure détection des cancers et des lésions précancéreuses. Grâce à sa sensibilité élevée, il détecte 2 fois plus de cancers et 2,5 fois plus d’adénomes avancés au seuil de positivité retenu pour le démarrage du programme (4%). Ce test ne peut pas être rendu positif par l’hémoglobine animale issue de l’alimentation. La lecture automatisée de ce test garantit une meilleure fiabilité. Cela permet notamment de limiter le nombre de faux positifs. Enfin, le nouveau test immunologique est plus pratique d’utilisation car il ne nécessite plus qu’un seul prélèvement de selles contre six précédemment et son ergonomie est mieux étudiée, ce qui est susceptible d’améliorer son acceptabilité par la population.

Le prélèvement est à réaliser à domicile et le test comme son analyse, un marché remporté exclusivement par les laboratoires CERBA, la centralisation de la lecture devant garantir une meilleure fiabilité, sont entièrement pris en charge sans avance de frais. Les anciens tests au Gaïac ont été arrêtés début 2015 pour mettre à disposition ce nouveau test auprès des professionnels de santé et des personnes à dépister. Depuis plusieurs semaines, les médecins sont formés à l’utilisation de ce nouveau test. Les personnes ayant réalisé l’ancien test début 2015 et dont les résultats n’ont pas pu être lus par les centres de lecture sont prioritaires, avec un courrier spécifique adressé à leur intention par les structures de gestion du dépistage organisé.

En 2014, la participation à ce dépistage ne s’est élevée qu’à 30%, bien en deçà des recommandations européennes de 45%. Le nouveau dispositif peut être commandé par les structures de gestion qui les distribuent ensuite aux médecins ou par les médecins eux-mêmes. A ce jour, 900 000 tests ont été commandés, dont environ 510 000 par les médecins directement. Le programme sera évalué tous les deux ans, le taux de positivité, estimé pour le moment à 4% par l’Inca, sera lui suivi tous les 3 mois afin de modifier le seuil de positivité si besoin.

La rédaction

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