Etude Xerfi : reconfiguration de la biologie médicale, enjeux et perspectives à l’horizon 2018 ?

Marché du diagnostic in vitro

Biologiste infos

Aucune reprise du marché français du diagnostic in vitro n’est à attendre à l’horizon 2018, du fait des pressions tarifaires toujours plus importantes, qui se traduisent par une baisse du prix moyen des réactifs, et s’ajoutent à la réduction de remboursement des actes jugés inutiles par les organismes payeurs, selon l’étude Xerfi dont les éléments sont parus mercredi 14 janvier dernier.

Par Steven DIAI, publié le 23 janvier 2015

Etude Xerfi : reconfiguration de la biologie médicale, enjeux et perspectives à l’horizon 2018 ?

Après un recul de 1 768 millions d’euros en 2014 (-1%), Xerfi indique que le chiffre d’affaires du marché du diagnostic in vitro devrait se stabiliser autour de 1 761 millions d’euros en 2015 avant de repartir en 2017. Il sera principalement pénalisé par le recul des ventes de réactifs et d’instruments (81 % des ventes en 2013). Le segment de l’autosurveillance glycémique devrait, pour sa part, progresser (+ 3% par an en moyenne entre 2015 et 2018), si aucune nouvelle baisse réglementaire des prix de vente n’intervient sur la période.

Depuis 2010, date de l’ordonnance qui autorise l’ouverture de laboratoires de biologie médicale (LBM) multi-sites, les acteurs du marché subissent la consolidation des LBM. Selon l’organisme d’études, « le nombre d’entreprises est en effet passé de 3 200 à 2 286 entre 2010 et 2013 alors que le nombre moyen de sites par entreprise est passé de 1,1 à 1,7 sur la même période. » En plus de prendre le virage d’une organisation « multi-sites », les biologistes sont aussi nombreux à rejoindre des groupements d’envergure régionale ou nationale, pour mutualiser les coûts liés à l’accréditation et contrer la dégradation de leurs marges. Ces regroupements leur permettent également de « bénéficier d’une centrale d’achats, d’être accompagnés dans les démarches liées à l’accréditation et de recourir à un plateau technique. »

Mutation du business model des acteurs du marché

Afin de répondre à la restructuration massive de la biologie médicale, les fournisseurs de diagnostic in vitro ont dû faire évoluer leurs parcs d’instruments vers des systèmes plus automatisés, de plus fortes cadences, et intégrés dans une chaîne robotisée, et dans le même temps, adapter leur modèle d’affaires. La mise à disposition des automates dépasse aujourd’hui le domaine de l’immuno-analyse et tend à gagner du terrain pour tous les types d’automates. Les fournisseurs se sont orientés vers des offres de services plutôt que de ventes de biens, se positionnant ainsi davantage « comme des fournisseurs de solutions de diagnostic in vitro. » . Les laboratoires n’ont plus à supporter le montant de l’investissement initial qui est à la charge du prestataire de services, le système étant financé par un surcoût sur le prix d’achat des réactifs.

Les opérateurs ont aussi fait évoluer leur métier avec des compétences d’ingénieurs en application. Ainsi, bioMérieux a par exemple créé un département « Health Economics » pour optimiser les coûts de ses clients tandis que Roche Diagnostics a fondé la division « Ingénierie & Déploiement » qui regroupe 80 personnes pour accompagner les laboratoires tout au long de leurs projets, de la phase de conseil en ingénierie jusqu’au suivi des indicateurs de performance.

La biologie moléculaire divise les fournisseurs

L’accroissement des coûts de R&D liés à l’innovation et les mouvements de consolidation des clients a poussé les fournisseurs à opter pour un désengagement total ou partiel du marché (J&J, Novartis, Siemens, etc.) ou à intensifier des politiques d’acquisition. En outre, plusieurs nouveaux entrants ont fait leur apparition dans ce secteur, bouleversant l’ordre établi. Le groupe Xerfi cite notamment les Américains Danaher et Thermo Fisher, encore absents du top 10 mondial en 2009, qui figurent aujourd’hui aux premiers rangs du marché. Ainsi, dans le domaine de la biologie moléculaire, les majors ont entamé « une course au développement de solutions de diagnostic moléculaire qui se traduit essentiellement par l’acquisition de spécialistes. BioMérieux a ainsi acquis Argene en 2011, l’Américain BioFire fin 2013 et conclu fin 2014 un partenariat avec Illumina, alors que Roche Diagnostics a intégré successivement iQuum (avril 2014), Genia Technologies (Juillet 2014) et Ariosa Diagnostics (décembre 2014). »

Enfin, le marché du théranostique semble également se dessiner avec l’apparition de partenariats, la multiplication des applications, la commercialisation de nombreux tests compagnons, et l’arrivée de PME innovantes positionnées sur cet axe et développant un véritable savoir-faire national, telles que Theradiag, Genomic Vision, Diaxonhit et Integragen.

La rédaction

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