La confédération des biologistes médicaux dénonce le non-sens du projet de loi relatif à "la croissance et au pouvoir d’achat"

Réforme des professions réglementées

Biologiste infos

Suite à la journée de mobilisation des professions libérales, les biologistes médicaux indépendants dénoncent, dans un communiqué de presse, « le non-sens d’une réforme contreproductive financièrement et à risques pour la santé publique. »

Par Steven DIAI, publié le 08 octobre 2014

La confédération des biologistes médicaux dénonce le non-sens du projet de loi relatif à “la croissance et au pouvoir d’achat”

Soupçonnés de défendre des intérêts exclusivement corporatistes, les biologistes médicaux indépendants tiennent à expliquer les raisons de leur opposition à la réforme et leur engagement à défendre le modèle français de biologie médicale « fondé sur la proximité, la qualité, la compétence et l’indépendance des professionnels. »

À la suite du rapport de l’Inspection Générale des Finances, Arnaud Montebourg avait annoncé un projet de loi en faveur du pouvoir d’achat des Français. Le premier ministre et son nouveau ministre de l’économie, Emmanuel Macron, ont ensuite placé leur projet de loi sous l’objectif de la croissance, l’idée étant de « moderniser le pays pour créer de l’activité là où c’est possible, de baisser les prix pour les ménages et les entreprises ».

Pour la confédération des biologistes médicaux, « le gouvernement ne fait pas la démonstration de la manière dont sa réforme pourra atteindre ses objectifs de croissance, de pouvoir d’achat ou de relance économique. »

Elle cite notamment la libéralisation du capital des laboratoires de biologie médicale et doute que cette mesure ne soit à la base de la création d’emplois ou de la progression de la croissance en France. Concernant la tarification à l’acte, la confédération des biologistes médicaux rappelle que « les prix administrés ont été fixés par les pouvoirs publics » et que « les biologistes ne pratiquent pas de dépassement d’honoraires. »

Pour elle, « ouvrir à des logiques financières et libérales, conduira à des fermetures de sites, en vue de réductions de coûts et de rentabilisation des sites ». La confédération craint en effet la mise au chômage de la moitié des 45 000 salariés du secteur. Cela reviendra également, selon elle, à devoir augmenter le nombre d’actes pour compenser la baisse du coût unitaire.

La défense “d’un modèle protecteur et efficient de la santé publique”

La confédération rappelle que « l’examen de biologie médicale n’est pas un service ou une prestation de marché qu’on peut banaliser. » Elle précise que « l’examen de biologie médicale est un acte médical qui contribue à 70% des diagnostics médicaux. Il permet de confirmer le diagnostic d’une pathologie et adapter son traitement. Tout retard ou erreur dans cet examen entraine potentiellement de graves conséquences pour le patient qui ne reçoit pas le bon traitement au bon moment. Aujourd’hui, l’examen de biologie médicale couvre en plus la prévention et le suivi thérapeutique, notamment dans la pratique d’une médecine personnalisée. La biologie médicale occupe une place de plus en plus incontournable dans la prise en charge des patients. »

La confédération des biologistes médicaux rappelle aussi que « La réglementation de la biologie médicale a évolué, depuis 1946, pour augmenter et renforcer toujours plus les exigences de qualité, de compétences et de sécurité au bénéfice des patients. » Cette évolution a abouti à une profonde réforme datant de moins de 18 mois à travers laquelle, le gouvernement a défendu un système de soins de proximité et de qualité, avec un maillage territorial solide pour un accès aux soins global et pour tous.

Afin de répondre à ces enjeux, les biologistes indépendants se sont regroupés pour mutualiser leurs moyens conformément à un modèle de la biologie fondée sur la qualité et l’indépendance. Autour d’un plateau technique moderne et adapté, des réseaux nationaux de biologistes indépendants maintiennent et développent un maillage territorial au plus près des patients.

Les biologistes dénoncent une réforme qui défait la médicalisation, l’indépendance et donc la qualité des soins de biologie médicale et soulignent qu’au-delà de leurs intérêts propres et de la défense de leur éthique professionnelle, « cette réforme ne bénéficiera aucunement aux patients ou à la société, mais exclusivement à la finance. »

Les biologistes réaffirment leur engagement en faveur d’une biologie médicale de qualité et indépendante fondée sur la compétence. La profession affirme son attachement à :

– la propriété des laboratoires de biologie médicale majoritairement par les biologistes qu’ils soient médecins ou pharmaciens ;

– l’interdiction pour certaines professions d’entrer au capital social des laboratoires d’analyse en raison de conflits d’intérêt évidents (professionnels de santé prescripteurs d’examens ou réalisant des prélèvements ou entreprise fournissant des dispositifs médicaux ou des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro).

Les biologistes restent ouverts à la concertation avec le gouvernement « afin de poursuivre la modernisation et l’optimisation du service essentiel auquel ils apportent leur compétence professionnelle de haut niveau et leur éthique rigoureuse. La profession n’est pas opposée aux évolutions et en a déjà fait la preuve ces 15 dernières années, mais exige d’être consultée et considérée à sa juste valeur. »

D’après un communiqué de la Confédération des biologistes médicaux

La rédaction

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