Ebola : la volontaire française infectée au Libéria actuellement sous traitements expérimentaux

La volontaire française de MSF, qui fait partie de l’équipe déployée à Monrovia, a été placée en isolement mardi 16 septembre, dès l’apparition des premiers symptômes. Les tests de laboratoire effectués le même jour ont confirmé une infection au virus Ebola.

Interrogé sur les conditions de travail de la volontaire et sur son mode de contamination, Bertrand Draguez, un responsable de MSF, a expliqué au Figaro que « Les mesures de protection standard, qui sont extrêmement rigoureuses et strictes, ont été suivies ». Le personnel médical reste entre 1h et 1h30 avec la combinaison, avant une rotation, a-t-il expliqué, « parce qu’après il fait trop chaud ».

Dans un communiqué de MSF, Brice de la Vingne, directeur des opérations a précisé : « MSF applique des protocoles de protection extrêmement stricts à destination de son personnel, avant, pendant et au retour d’une mission dans un pays touché par l’épidémie d’Ebola. Ceci permet de réduire de façon drastique le risque d’infection. Cependant, ce risque fait partie de ce type d’interventions, et nos équipes ne sont pas complètement épargnées. »

L’association Médecins Sans Frontières intervient en réponse à l’épidémie d’Ebola en cours en Afrique de l’Ouest depuis le mois de mars. Plus de 2 000 MSF sont actuellement à l’œuvre dans la région, dont environ 200 volontaires internationaux.

Transférer les patients malades reste une opération délicate car le virus se transmet par contact direct avec les fluides corporelles (le sang, l’urine, les vomissements). Un avion médicalisé d’Afrique de l’Ouest, rapatriant la jeune Française, a atterri à 1h30 à l’aéroport de Villacoublay, près de Paris. La Française a été transportée à l’hôpital militaire Bégin à Saint-Mandé. Celui-ci dépend du Ministère de la défense, fait partie du réseau de référence pour Ebola des onze hôpitaux mis en place par le ministère de la santé.

La Française rapatriée sous traitements expérimentaux

Marisol Touraine, Ministre de la santé, a annoncé ce midi sur France24, s’être rendue sur place ce vendredi 19 septembre, pour prendre des nouvelles de la jeune Française contaminée. « Un personnel dédié lui est affecté », a-t-elle déclaré. La Ministre a également autorisé officiellement« l’utilisation de médicaments expérimentaux pour soigner d’éventuelles personnes infectées par Ebola ».

Dès son arrivée, la volontaire contaminée a été placée sous traitement expérimental. « Elle a reçu une première injection ce matin, a déclaré la Ministre, d’autres suivront ».

L’importation et l’utilisation de plusieurs médicaments – Favipiravir (Japon), ZMapp (États-Unis) et TKM-100-802 (Canada) « pour les personnes contaminées par le virus Ebola dans les établissements de santé de référence et dans les hôpitaux d’instruction des armées » ont par ailleurs été autorisées dans le Journal officiel ce vendredi, « à titre dérogatoire », par un arrêté du ministère de la Santé.

Interrogée sur place, la Ministre a également souhaité rassurer les français : « Je veux être rassurante ce matin : nous prenons en charge cette jeune femme, nous prendrons en charge d’éventuels malades dans des conditions qui sont des conditions de sécurité les plus grandes qui puissent exister », a-t-elle ajouté.

Selon l’AFP, il s’agit du premier cas connu de contamination parmi les Français présents dans les zones touchées en Afrique de l’Ouest. Depuis le début de l’année, selon l’OMS, l’épidémie d’Ebola aurait fait 2 461 morts sur 4 985 cas recensés, principalement au Liberia, en Sierra Leone et Guinée.