Alzheimer : prédire la maladie par un test sanguin ?

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Une étude réalisée par des chercheurs des universités de Georgetown (Washington, États-Unis)parue dans la revue Nature Medicine révèle l’existence d’un test sanguin qui permettrait de savoir si une personne en bonne santé est susceptible de développer la maladie d’Alzheimer

Par Steven DIAI, publié le 14 mars 2014

Alzheimer : prédire la maladie par un test sanguin ?

dans les deux à trois prochaines années, avec une précision de 90 %. Le test se base sur les concentrations en lipides des patients.

L’imagerie médicale par tomoscintigraphie par émission de positons et la ponction lombaire sont aujourd’hui les méthodes utilisées pour diagnostiquer la maladie. Mais celles-ci se révèlent coûteuses et intrusives. L’avantage du test sanguin réside dans le fait qu’il détecte la pathologie avant même que le patient n’en ressente les premiers symptômes. Il est, de plus, simple et peu coûteux, sans danger pour le patient âgé.

Quelque 525 personnes en bonne santé et âgées d’au moins 70 ans ont été inclues dans l’étude observationnelle qui a duré cinq ans. Au total, 28 participants ont développé la maladie d’Alzheimer à l’issue de la période d’étude. En comparant les analyses sanguines des participants, les auteurs ont observé que les patients ayant développé la maladie présentaient un taux significativement plus bas que les autres participants pour dix métabolites dont huit phosphatidylcholines (PC) (PC diacyl (aa) C36:6, PC aa C38:0, PC aa C38:6, PC aa C40:1, PC aa C40:2, PC aa C40:6, PC acyl-alkyl C40:6, lysophosphatidylcholine) et deux acylcarnitines (AC) (comme le propionyl AC C3 et le C16:1- OH). Ces métabolites ont des rôles structurels et fonctionnels dans l’intégrité et la fonctionnalité des membranes cellulaires. Les analyses ont également montré des taux bas de phosphatidylinositol, de sérotonine, de phénylalanine, de proline, de lysine, et de taurine chez ces patients pour lesquels le diagnostic d’Alzheimer a été confirmé.

Les chercheurs émettent l’hypothèse que les taux de ces lipides diminuent en même temps que les cellules du cerveau commencent à mourir, avant même que les premiers symptômes de la maladie n’apparaissent. Le directeur de l’étude, Mark Mapstone, espère, par la suite, pouvoir appliquer ces tests à des volontaires âgés de 40 à 50 ans. Un dépistage précoce de la maladie, avant même les premières manifestations, permettrait de mettre en place un traitement préventif rapidement afin de ralentir son évolution.

Source : Mapstone M et al. Plasma phospholipids identify antecedent memory impairment in older adults. Nat Med. 2014;doi:10.1038/nm.3466

Florence Bozec

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