Vers un test sanguin mesurant le risque de suicide

Chaque année dans le monde, un million de décès seraient attribués à des suicides. Ils pourraient être évités si les risques étaient anticipés, en utilisant des outils objectifs et quantitatifs permettant de les prédire.

Dans un premier temps, les auteurs ont identifié et classé des gènes dont l’expression, dans le sang, variait entre les hommes reconnaissant avoir des pensées suicidaires ou pas. Pour ce faire, ils ont utilisé une approche génomique chez 75 patients atteints de troubles bipolaires, suivi pendant plusieurs mois.

Les biomarqueurs détectés ont ensuite été validés dans trois autres cohortes : une cohorte de neuf hommes décédés par suicides, et deux cohortes prospectives de 42 hommes bipolaires et de 46 hommes schizophrènes. Ainsi, dans les deux dernières cohortes, l’expression du gène SAT1 (spermidine/spermine N1-acetyltransferase 1) permettait de différencier les hospitalisations des tendances suicidaires, où elle était significativement plus élevée. À noter que cette différence était plus prononcée dans le cas de troubles bipolaires que pour les troubles schizophréniques. Trois autres gènes suivaient une tendance similaire dans ces deux cohortes : PTEN (phosphatase and tensin homolog), MARCKS (myristoylated alanine-rich protein kinase C substrate) et MAP3K3 (mitogen-activated protein kinase).

Enfin, en combinant les concentrations de sanguines de SAT1 avec deux échelles visuelles analogiques mesurant l’anxiété et de l’humeur, la prédiction des risques d’hospitalisation et de suicides atteignait une performance de 81,3 %. Ces résultats restent à évaluer chez les femmes et dans d’autres populations à risque de suicide, notamment les personnes dépressives.

Source : Le-Niculescu H et al. Discovery and validation of blood biomarkers for suicidality. Mol Psychiatry. 2013 Aug 20. doi: 10.1038/mp.2013.95.