Des anomalies chromosomiques expliqueraient la surmortalité par cancer des diabétiques de type 2

Cancer

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PARIS, le 22 juillet 2013 – Les résultats d’une étude franco-britannico-qatarie, publiée le 14 juillet 2013 sur le site Internet de Nature Genetics, suggèrent qu’une meilleure détection des états précancéreux chez certains diabétiques de type 2 serait possible

Par Steven DIAI, publié le 22 juillet 2013

Des anomalies chromosomiques expliqueraient la surmortalité par cancer des diabétiques de type 2

grâce à une analyse génétique des anomalies chromosomiques clonales en mosaïque (ACM), au moyen de puces à ADN.

En 2012, deux études avaient mis en évidence de larges ACM dans l’ADN de certaines cellules de personnes vieillissantes. Les auteurs associaient alors la présence de ces ACM à la prédiction d’un risque de cancer, de leucémie notamment, chez ces individus. Le diabète de type 2 se caractérisant par une accélération du vieillissement, il est associé à une augmentation significative du risque de cancer.

Les auteurs de la présente étude se sont intéressés à la relation entre diabète de type 2 et apparition d’ACM dans les cellules sanguines. Pour cela, l’équipe a utilisé des puces ADN pour analyser la présence d’ACM dans les cellules sanguines de 7 659 individus de plus de 50 ans, dont 2 208 atteints de diabète de type 2.

Il s’est avéré que la fréquence des porteurs d’ACM est quatre fois plus importante dans le cas de patients présentant un diabète de type 2. Par ailleurs, les auteurs ont confirmé un effet significatif de l’âge sur la présence d’ACM. Ils ont également mis en évidence que la sévérité de la maladie chez les porteurs d’ACM était plus importante, ces derniers souffrant de plus de complications vasculaires que les non-porteurs. En effet, 70 % des diabétiques porteurs d’ACM présentaient des complications micro- ou macrovasculaires liées au diabète de type 2. Les auteurs concluent que la présence de certaines anomalies chromosomiques détectables par analyse génétique pourrait en partie expliquer la fréquence plus forte de cancers chez les diabétiques de type 2.

Source : Bonnefond A et al. Association between large detectable clonal mosaicism and type 2 diabetes with vascular complications. Nat Genet. 2013.

C.A.