La pertinence clinique de certains biomarqueurs évalués pour le paludisme

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PARIS, 2 août 2013 – La sévérité du paludisme à Plasmodium falciparum, serait associée à l’élévation de certains biomarqueurs tels que la CRP, selon une étude publiée le 16 Juillet 2013, dans la revue Malaria Journal.

Par Steven DIAI, publié le 02 août 2013

La pertinence clinique de certains biomarqueurs évalués pour le paludisme

Un diagnostic précoce du paludisme et la stratification du risque est importante chez les patients infectés par le Plasmodium falciparum, afin d’initier rapidement le traitement antipaludique et de prévenir des éventuelles complications.

Les valeurs obtenues au laboratoire ne sont pas bien corrélées avec la sévérité de la maladie ; il est donc important de déterminer la valeur diagnostique et pronostique de plusieurs biomarqueurs liés à l’inflammation, à la dysfonction endothéliale et cardiaque; à la coagulation, et à l’hémolyse.

Les scientifiques du centre médical universitaire d’Hamburg-Eppendorf (en Allemagne) ont réalisé une étude sur 79 voyageurs adultes ayant été infectés par le P. falciparum entre 2007 et 2011. 41 sujets sains ont été inclus comme témoins.

Des échantillons de sang ont été prélevés dans les 24 heures suivant la première consultation, afin d’évaluer les valeurs courantes de certains biomarqueurs, ceux liés à l’inflammation, mais aussi la protéine A plasmatique (PAPP-A), la copeptine, la protéine C-réactive (CRP), l’activation endothéliale, la myéloperoxydase (MPO), l’élastase-2, l’endothéline-1, la molécule-1 soluble d’adhérence intercellulaire (sICAM-1), la molécule d’adhérence cellulaire vasculaire soluble-1 (s-VCAM-1); la fonction cardiaque, le propeptide natriurétique cérébral N-terminal (NT-proBNP), le pro-peptide natriurétique auriculaire (MR-proANP); la coagulation, le fibrinogène, les D-dimères, la numération plaquettaire, l’hémolyse, et la lactate déshydrogénase (LDH).

Douze patients (soit 15,2 %) avaient un paludisme sévère à P. falciparum. Dans ce groupe de patients, une thrombocytopénie significative a été trouvée, ainsi qu’une élévation significative de tous les autres marqueurs à l’exception de la PAPP-A. Les valeurs médianes de la CRP, de la MPO, de la sICAM-1, du sVCAM-1, des D-dimères, des plaquettes, et de la LDH différaient significativement entre les deux groupes. Cependant une analyse plus poussée via un modèle de régression logistique a montré de grands intervalles de confiance à 95 % (IC), ce qui indique une mauvaise association avec la sévérité de la maladie pour tous ces marqueurs. Aucune association significative n’a donc été trouvée pour la copeptine, l’élastase-2, ou le fibrinogène. La performance la meilleure concernait la CRP, suivie par la MPO, les D-dimères, l’élastase-2, et la sICAM-1, mais la corrélation des niveaux de ces biomarqueurs avec la sévérité de la maladie n’était pas très bonne.

Les auteurs ont remarqué qu’aucun des biomarqueurs étudiés précédemment ne prédisait la présence ou le développement des complications du paludisme, que ce soit au moment de l’admission, ou pendant l’hospitalisation. Ils ont alors conclu que la combinaison des antécédents du patient, la présence de fièvre avant le prélèvement sanguin et les niveaux sériques de CRP (au-dessus ou au-dessous de 10,8 mg/L) lors de l’admission à l’hôpital demeuraient les meilleurs éléments de discrimination entre les patients atteints de paludisme et des individus contrôle.