Un nouveau marqueur pour prévoir le risque de rejet du greffon

Greffe du poumon Biologiste infos PARIS, 30 avril 2013 – Une étude de l’Inserm publiée dans Plos One suggère qu’un dosage enzymatique de la calcineurine permettrait de prévoir le risque de rejet de greffon à la suite d’une transplantation pulmonaire, en plus d’optimiser l’efficacité du traitement immunosuppresseur. À l’heure actuelle, la greffe pulmonaire a un […]

Par Steven DIAI, publié le 30 avril 2013

Un nouveau marqueur pour prévoir le risque de rejet du greffon

Greffe du poumon

Biologiste infos

PARIS, 30 avril 2013 – Une étude de l’Inserm publiée dans Plos One suggère qu’un dosage enzymatique de la calcineurine permettrait de prévoir le risque de rejet de greffon à la suite d’une transplantation pulmonaire, en plus d’optimiser l’efficacité du traitement immunosuppresseur.

À l’heure actuelle, la greffe pulmonaire a un pronostic défavorable : cinq ans après la transplantation, plus de 50 % des patients encore en vie souffrent d’un rejet chronique, malgré l’administration de traitements immunosuppresseurs.

Partant de l’hypothèse qu’un bon marqueur de l’état d’immunosuppression permettrait d’adapter au mieux la posologie, l’équipe de Sylvia Sanquer de l’Hôpital Universitaire Necker-Enfants Malades à Paris, s’est intéressée à la calcineurine. Cette enzyme, cible des principaux traitements immunosuppresseurs, est impliquée dans l’activation précoce des lymphocytes T à l’origine du rejet de greffe.

Les chercheurs ont dosé cette enzyme pendant les deux années suivant une greffe de poumon chez 107 patients. Lorsque son activité enzymatique était supérieure à 102 pmol/mg/min, ou inférieure à 12 pmol/mg/min, le risque de rejet était plus grand. Une corrélation inverse a également été établie entre l’activité de la calcineurine et le niveau d’immunosuppression : une faible activité était associée à une forte immunosuppression, rendant les patients davantage sujets aux infections et au développement de tumeurs.

Autre résultat : les auteurs ont observé que les patients ayant montré, au moins une fois, une activité de l’enzyme anormalement basse au cours de l’étude, présentaient également un plus grand risque de rejet. Selon les auteurs, cette observation pourrait s’expliquer par une régulation endogène de la calcineurine, un « coup de frein » permettant de réduire son activité lorsqu’elle est hyperstimulée.

Le dosage en routine de l’activité de la calcineurine chez les patients transplantés est possible. Reste néanmoins à montrer que ce monitoring permettrait réellement de réduire le risque de rejet de greffe.

Source : Sanquer S et al. Expression of calcineurin activity after lung transplantation: a 2-year follow-up. Plos One. 2013.

Camille Aulas

Crédit photo : © euthman-flickr