Lancement de Mars bleu 2013, mois de mobilisation contre le cancer colorectal

Prévention Biologiste infos PARIS, 13 mars 2013 – Pour la 6e année consécutive, Mars bleu, le mois de mobilisation contre le cancer colorectal, a été lancé par la Direction générale de la santé et l’Institut national du cancer. Deuxième cancer le plus meurtrier, le cancer colorectal se guérit pourtant dans neuf cas sur dix, lorsqu’il […]

Par Steven DIAI, publié le 13 mars 2013

Lancement de Mars bleu 2013, mois de mobilisation contre le cancer colorectal

Prévention

Biologiste infos

PARIS, 13 mars 2013 – Pour la 6e année consécutive, Mars bleu, le mois de mobilisation contre le cancer colorectal, a été lancé par la Direction générale de la santé et l’Institut national du cancer. Deuxième cancer le plus meurtrier, le cancer colorectal se guérit pourtant dans neuf cas sur dix, lorsqu’il est dépisté à temps. La campagne d’information développée autour de Mars bleu vise donc à rappeler l’importance du dépistage en termes de santé publique, à en réduire les inégalités d’accès et à renforcer l’implication des médecins généralistes.

L’enjeu du dépistage est double : il permet de prévenir l’évolution des polypes ou adénomes en tumeurs malignes (à l’origine de 60 % à 80 % des cancers colorectaux), mais aussi d’identifier le cancer colorectal à un stade très précoce de son développement. Dans les deux cas, une détection précoce permet un meilleur traitement. L’existence d’un tel dépistage impacte fortement la mortalité des patients : plusieurs études internationales ont établi que l’organisation d’un dépistage permettait de réduire d’environ 15 % la mortalité par cancer colorectal.

Actuellement, le dépistage s’effectue en deux temps. En premier lieu, un test au gaïac de recherche de sang occulte est réalisé dans les selles. Six prélèvements analysables sont nécessaires. Dans 97 % à 98 % des cas, le test est négatif. Mais la sensibilité du test est modeste (50 % à 60 %) et avec cette méthode, seule la moitié des cancers présents peuvent être dépistés. Si le résultat de ce premier test est positif, le patient est orienté vers un gastroentérologue chargé de la deuxième étape du dépistage : la coloscopie. Elle permettra la détection d’un polype ou d’un adénome dans près de 30 % des cas et d’un cancer dans environ 10 % des cas.

En 2014, le test immunologique (détection de la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps) devrait remplacer le test au gaïac. Il présente deux grands avantages : sa réalisation est plus simple (un seul prélèvement est nécessaire au lieu de six) et sa sensibilité est meilleure, notamment dans les cas de lésions précancéreuses et de cancers de stade débutant. Selon une étude hollandaise, un gain de 13 % de la participation au dépistage serait à prévoir suite au passage à ce test immunologique.

La participation au programme de dépistage tel que proposé par les pouvoirs publics depuis 2009 est stable mais insuffisante (taux de participation de 31,7 %) : les Français sous?estiment la réalité du cancer colorectal et ne connaissent pas suffisamment le dépistage. Les quinquagénaires sont ceux qui participent le moins au dépistage alors que 95 % des cancers colorectaux surviennent après 50 ans. La participation varie également de 3,3 % à 18,1 % selon les départements. L’accent de cette campagne est aussi mis sur le rôle du médecin traitant. Ils ne sont en effet que 34 % à proposer systématiquement un dépistage du cancer colorectal à chaque consultation auprès de patients considérés comme à risque. Il appartient donc aux médecins généralistes de travailler à mieux ancrer ce dépistage dans leurs pratiques.

Camille Aulas

Crédit photo : Direction générale de la santé et l’Institut national du cancer