Lancement du premier programme national pour la sécurité des patients

4e Etats généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient Biologiste infos PARIS, 20 février 2013 – Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a lancé vendredi le premier programme national pour la sécurité du patient, lors des Etats généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient, organisés […]

Par Steven DIAI, publié le 20 février 2013

Lancement du premier programme national pour la sécurité des patients

4e Etats généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient

Biologiste infos

PARIS, 20 février 2013 – Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a lancé vendredi le premier programme national pour la sécurité du patient, lors des Etats généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient, organisés par l’association Le Lien.

La Ministre a annoncé sa détermination à “relever le double défi de la sécurité et de la qualité. Nous savons pertinemment que les risques et événements indésirables associés aux soins sont directement causés, le plus souvent par des problèmes d’organisation”, mais “nous avons les moyens d’agir.”

Le plan proposé, qui s’étendra sur quatre ans, constituera un cadre “à partir duquel les politiques de sécurité des soins pourront s’articuler et se renforcer entre elles.”

Il s’articulera autour de quatre grandes priorités :

– une meilleure information du patient. “La relation soignant-soigné est la clef d’une prise en charge réussie. Elle doit se fonder sur la confiance et sur la transparence”, a déclaré la Ministre, et doit permettre “au patient d’être l’acteur, à part entière, de sa sécurité.” Les représentants des usagers à l’élaboration de la politique de gestion des risques liés aux soins seront donc davantage associés aux décisions, et la formation des représentants des patients à la sécurité des soins sera favorisée.

– la seconde priorité vise “à améliorer la remontée de l’information”. La Ministre tient en effet pour nécessaire “de promouvoir le retour d’expérience dans chaque établissement“, et entend donner les moyens de mieux signaler et de mieux déclarer les événements indésirables. “Tout incident doit faire l’objet d’une déclaration. Il ne s’agit pas là de stigmatisation et encore moins de délation : c’est par ce travail d’apprentissage que nous pourrons mieux assurer la sécurité de nos concitoyens”, a déclaré Marisol Touraine. Elle a d’ailleurs confié au Directeur général de la santé, la mission de réformer notre système de vigilances pour le rendre plus cohérent et plus efficace.

– la troisième priorité, repose sur “le développement d’une culture de la sécurité et de la qualité : elle doit s’étendre à tous les actes et toutes les pratiques”, a souligné Mme Touraine. “Nous renforcerons la place de la sécurité des soins dans la formation des professionnels de santé au moment de la formation initiale et dans les programmes de développement professionnel continu (DPC)”, a-t-elle précisé. Pour ce faire, le ministère aura recours à des méthodes pédagogiques telle que la simulation en santé, et soutiendra des projets pertinents visant la qualité et la sécurité des soins.

– enfin, la quatrième priorité sera “le renforcement de la recherche sur la sécurité des soins”. Les travaux de recherche associeront donc toutes les disciplines, y compris “les sciences sociales et l’économie, afin de saisir la réalité dans toute sa complexité“, a accentué la Ministre.

FINANCEMENT

Le financement de ce plan n’a pas été annoncé. La Ministre a simplement précisé que le ministère travaillait en collaboration avec le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) “pour un financement complémentaire à celui qui sera annoncé, à partir de la taxe sur les congrès.”

Claude Rambaud, présidente du Lien, association de défense des patients, et nouvelle présidente du Collectif Interassociatif Sur la Santé, honorée de recevoir la ministre dans “l’enceinte de la contestation modérée” de ces Etats généraux, s’est montré satisfaite : “C’est une année 3 étoiles qui s’annonce pour la sécurité des patients.”

“C’est en bâtissant notre système de santé autour du parcours de la personne que nous améliorerons la sécurité du patient et la qualité des soins”, a conclu Marisol Touraine. La ministre des Affaires sociales et de la Santé a en effet rappelé “qu’aujourd’hui, un patient hospitalisé sur dix est victime d’un événement indésirable grave”, alors que “nous savons pertinemment que la moitié d’entre eux, au moins, est évitable.”

Elle a souligné que “7 % des hospitalisations se compliquent par une infection nosocomiale, soit environ 750 000 cas sur les 15 millions d’hospitalisations annuelles.” Ces infections seraient la cause directe de plus de 4 000 décès. Ces incidents concernent aussi bien les soins primaires que les actes chirurgicaux, le médico-social et la prise en charge des pathologies lourdes, l’hôpital et les structures privées.

E.C.

Crédit photo : © Laurent Guedon – Wikimedia Commons