Les biologistes médicaux libéraux tirent la sonnette d’alarme

Protestation Biologiste infos PARIS, 22 novembre 2012 – Regroupés sous l’Arche de la Défense lors des Journées Internationales de la Biologie (JIB), les biologistes libéraux ont protesté contre la baisse de leurs tarifs par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie pour la septième année consécutive.   Pour manifester leur mécontentement et alerter l’opinion publique sur leur […]

Par Steven DIAI, publié le 23 novembre 2012

Les biologistes médicaux libéraux tirent la sonnette d’alarme

Protestation

Biologiste infos
PARIS, 22 novembre 2012 – Regroupés sous l’Arche de la Défense lors des Journées Internationales de la Biologie (JIB), les biologistes libéraux ont protesté contre la baisse de leurs tarifs par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie pour la septième année consécutive.
 
Pour manifester leur mécontentement et alerter l’opinion publique sur leur situation, ils ont décidé ensemble de suspendre une seconde fois pendant sept jours toute transmission électronique des feuilles de soins à la CPAM et de fermer leurs laboratoires au public tous les après-midis de la semaine du 26 novembre. Les laboratoires resteront toutefois ouverts le matin, du lundi au samedi.
 
« Nous entrons dans une nouvelle ère du syndicalisme », explique Richard Fabre, cofondateur du réseau Labster, lors d’une conférence de presse improvisée aux JIB. « Jusqu’à présent, nous menions des mouvements de protestation, sous la forme d’un travail d’explication, à chaque baisse de tarif prodigué par le PLFSS. Mais nous nous sommes retrouvés face à un mur : celui de la maîtrise comptable. »
 
La photo de rassemblement sous l’Arche de la Défense se veut donc illustrer leur nouvelle vision du syndicalisme et la manière dont les biologistes doivent aborder la biologie aujourd’hui. « La biologie de 75 est morte et enterrée. Nous en avons conscience. Nous entrons aujourd’hui dans de grands groupes où chacun doit trouver sa place », indique R. Fabre.
 
8 000 emplois en péril
 
Chaque biologiste qui travaille aujourd’hui, fédère dix collaborateurs autour de lui, selon Richard Fabre. « Au total, 45 000 personnes sont employées directement dans le secteur de la biologie médicale. 1 200 personnes en plus si l’on compte les partenaires du diagnostic », résume-t-il. 
 
La plateforme d’exercice professionnel (PEP) qui regroupe la quasi-totalité des syndicats biologistes libéraux de France entend donc lutter contre la disparition programmée des laboratoires de proximité au plus près des patients et de leurs besoins. « Si tous les leaders des syndicats se sont réunis dans cette plate-forme, c’est parce qu’ils sont inquiets. La grève administrative que nous préconisons et la fermeture des laboratoires représentent l’illustration d’une biologie « low cost. » Toute baisse des remboursements se traduira dans nos laboratoires sur le plan économique et social. La politique actuelle met en péril revenus, entreprises et emplois : 8 000 personnes sont menacées, s’indigne le dirigeant. Nous devons stopper la casse de la biologie médicale. »
 
LA PEP, un projet d’union
 
La création récente de la PEP fait suite à six années consécutives de baisses tarifaires des prestations des laboratoires d’analyses. Ces mesures d’économies découlent des différents projets de loi de financement de la sécurité sociale. En 2013, le texte prévoit une économie de 155 millions d’euros sur la seule baisse des tarifs en biologie et radiologie. « Nous ne devons pas être la variable d’ajustement des comptes de la sécurité sociale, a déclaré François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes (SDB). Nous accueillons chaque jour 500 000 patients. Nous devons nous unir et mener une réflexion commune pour proposer un vrai projet de la biologie pour les dix ans à venir. »
 
E.C.
 
Crédit photo : Emilie CLER
 
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