Top départ pour Mon Espace Santé

Santé numérique

Mon Espace Santé, le carnet de santé numérique de chaque Français voit enfin le jour, après des mois de travaux et expérimentations. Son déploiement total nécessitera encore quelques mois.

Publié le 03 février 2022

Top départ pour Mon Espace Santé

A partir d’aujourd’hui et tout au long du premier trimestre 2022, Mon Espace Santé (MES) est créé pour chaque Français. Les 65 millions d’assurés en sont avertis par un mail ou un courrier de l’Assurance maladie. Charge aux réfractaires de signifier leur opposition à cette ouverture dans les six semaines. MES prend le relais du DMP et contient d’entrée de jeu son contenu. Les antécédents, historique et informations personnels dans l’onglet « Profil médical » doivent être complétés par le patient lui-même. « Cela prend environ deux heures », note Dominique Pon, responsable ministériel au numérique en santé. Mais nombre de patients auront sans doute besoin d’aide. Les responsables du numérique en santé tablent sur la solidarité de l’entourage voire le soutien des réseaux d’aidants et de bénévoles.
Différents documents peuvent également être archivés dans MES : mesures de constantes de santé, directives anticipées et personne de confiance, carnet de santé, carte vitale, de mutuelle, de groupe sanguin… Puis il sera enrichi progressivement par les documents envoyés par voie électronique par les différents professionnels de santé : compte-rendu d’hospitalisation, prescriptions, résultats d’examens complémentaires… ainsi que par Si-Dep et Vaccin Covid.
MES comporte également une messagerie sécurisée nationale de santé (MS-Santé) labellisée qui permet aux professionnels de santé de dialoguer entre eux et d’échanger avec les patients. Elle se déploie progressivement au fil de l’équipement des professionnels de santé en logiciels conformes et interopérables. « Actuellement 60% des médecins de ville sont équipés. Nous visons 80% pour fin 2022 » précise Dominique Pon.

 

Un tournant pour la coordination interpro

Un volet médical de synthèse est rempli par le médecin traitant pour la coordination des soins.
Les notifications sont laissées au choix du patient. Les accès des différents professionnels de santé à ses données sont soumis à son consentement explicite, sauf pour le médecin traitant qui peut consulter l’ensemble du dossier. Un historique des consultations des données sera disponible. Un accès sous format « bris de glace » est prévu pour les services d’urgence en cas de nécessité. « Le MES marque un tournant pour la coordination facilitée entre professionnels de santé et un gain de temps au bénéfice du patient » déclare Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) qui ajoute « Au-delà d’un accompagnement massif de la population pour la prise en main de MES, nous procurerons une aide technique aux professionnels de santé concernant le référencement des logiciels. Une incitation financière est également prévue pour les médecins pour commencer puis pour les pharmaciens ». L’intégration du volet numérique est en cours de discussion entre l’Assurance maladie et les syndicats de pharmaciens dans le cadre de la négociation de la nouvelle Convention.
Le MES constitue aussi un changement important dans l’exercice des professionnels de santé qui s’accentuera dès que tous les logiciels métiers des professionnels de santé de ville et des établissements hospitaliers seront interopérables. Tous les outils numériques doivent répondre à des normes opposables de sécurité et d’interopérabilité. « Dix-huit éditeurs de logiciels métier sont déjà en conformité et 85 sont en cours de référencement, indique Laure Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé. Leur déploiement montera en puissance à partir de juin 2022 ».

 

Une évolution prévue dans les prochains mois

Courant 2022, le MES s’enrichira d’un agenda de santé et d’un catalogue de services et applications. “Dans celui-ci devrait figurer à terme l’application « Mon DP » donnant accès au patient non seulement à son dossier pharmaceutique (DP) mais aussi à des alertes et des outils autour de l’observance » dévoile Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens. Puis, l’envoi automatisé des données de santé dans le Dossier médical de MES est prévu d’ici fin 2023, tout comme la récupération des constantes de santé issues d’appareils connectés…
Le MES est accessible sur tous les écrans et une application mobile sera disponible au deuxième trimestre 2022.
« Mon Espace Santé est le résultat de trois ans de travail des pouvoirs publics. Après une phase pilote réussie dans trois départements depuis septembre 2021, il concrétise le virage numérique de l’accès aux données de santé » conclut Dominique Pon.

Une campagne de communication en deux phases

– Dès maintenant un accompagnement pédagogique des usagers est mis en place avec un numéro de téléphone support de l’assurance maladie : le 3422. Près de 4000 conseillers numériques et 18 coordinateurs régionaux sont en cours de formation.
– A partir de mi-février des spots de promotion seront diffusés à la télévision et à la radio, avec le slogan ” Vous avez la main sur votre santé”.

J.S.

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