Cancer du col de l’utérus : 41% des femmes de 25-65 ans encore non dépistées

Selon les chiffres rappelés par Santé Publique France à l’occasion de la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, seules 59% des femmes de 25 à 65 ans ont été dépistées sur la période 2018-2020.

Publié le 24 janvier 2022

Cancer du col de l’utérus : 41% des femmes de 25-65 ans encore non dépistées

Depuis 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus s’inscrit dans le cadre d’un programme national organisé, inscrit dans le Plan Cancer 2014-2019. Ce programme concerne les femmes de 25 à 65 ans, soit environ 17 millions de femmes. Selon les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé), un examen cytologique est recommandé tous les 3 ans de 25 à 29 ans, et un test HPV (papillomavirus humains) tous les 5 ans de 30 à 65 ans. « L’intégration du test HPV dans le programme national de dépistage organisé se fait rapidement. Chez les femmes âgées de 30 à 65 ans, le test HPV représentait moins de 1% des tests de dépistage en 2019, 25% en 2020 et 65% au cours des 6 premiers mois de 2021 » chiffre Santé publique France.

 

Des divergences selon l’âge et les territoires

A l’occasion de la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, Santé publique France estime que la couverture nationale du dépistage pour l’ensemble des femmes âgées de 25 à 65 ans est de 59% pour la période 2018-2020. Ce chiffre est légèrement supérieur à celui de la période 2017-2019 (58%), et varie selon l’âge et les territoires, atteignant 65% entre 25 et 45 ans, contre 45% chez les femmes à partir de 60-65 ans. Les couvertures les plus faibles sont observées dans les départements et régions d’Outre-mer (sauf La Réunion), ainsi qu’en Seine-Saint-Denis, dans le Val d’Oise et le Val de Marne. Les couvertures les plus élevées sont retrouvées dans le Rhône, en Haute Garonne, en Isère et dans le Haut-Rhin. « Malgré une forte baisse du recours au dépistage au cours des mois de mars, avril et mai 2020 (période où les dépistages dans le cadre du programme organisé avaient été interrompus), la crise sanitaire liée au COVID-19 ne semble pas avoir eu d’impact notable sur la couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus, dans la mesure où il y a eu un rattrapage au cours des mois qui ont suivi » analyse Santé Publique France.

 

Une couverture vaccinale insuffisante

Actuellement recommandée chez les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans (avec un rattrapage vaccinal possible jusqu’à 19 ans), la couverture vaccinale du vaccin contre les HPV reste insuffisante. « En 2020, elle était estimée chez les adolescentes à 41% pour une dose à 15 ans (vs. 35% en 2019) et 33% pour le schéma complet à 16 ans (vs. 28% en 2019). En complément de l’amélioration de la vaccination des jeunes filles, la vaccination des garçons, recommandée depuis 2021, permettra de réduire la transmission des papillomavirus » détaille Santé Publique France.

 

Sensibiliser les femmes au dépistage

L’Institut national du cancer propose un programme de chroniques sonores (pour la métropole et les territoires ultra-marins) dans lequel professionnels de santé et experts reviennent sur les points clés du dépistage. Par ailleurs, les femmes n’ayant pas réalisé le dépistage dans les intervalles de temps recommandés reçoivent un courrier les invitant à réaliser l’examen, accompagné d’un dépliant d’information. Enfin, un outil interactif est proposé aux professionnels de santé en charge du suivi gynécologique des femmes (gynécologue, médecin généraliste, sage-femme, anatomo-pathologiste et biologiste), permettant de visualiser les étapes de son intervention dans ce dépistage et d’accéder aux examens recommandés en fonction du profil des femmes, aux référentiels et aux documents d’information grand public.

N.B.S.