Livraison de masques, en quantité toujours insuffisante

Les officines ont reçu le 18 mars de nouveaux stocks de masques destinés aux professionnels de santé. Ces derniers en dénoncent le nombre insuffisant pour répondre aux besoins en cette période critique.

Publié le 19 mars 2020

Livraison de masques, en quantité toujours insuffisante

La DGS (direction générale de la santé) indique sur son site DGS urgent que ces masques chirurgicaux et FFP2 doivent répondre « aux besoins a minima pour les 2 prochaines semaines ». Il est défini que dans les zones à risques, les médecins, biologistes médicaux et IDE recevront 18 masques par semaine et par professionnel, FFP2 ou masques chirurgicaux selon les disponibilités. Les pharmaciens, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes, services d’aide et de soins à domicile, prestataires de service et distributeurs de matériel recevront également des masques, répartis selon les spécificités de chaque profession.  Sur le reste du territoire national, « sont considérés comme prioritaires selon les mêmes règles de distribution : les médecins (généralistes ou autres spécialités particulièrement exposées), les infirmiers et les pharmaciens » précise la DGS.

 

Une situation de rationnement

Les professionnels de santé libéraux, à travers le CNPS (Centre national des professionnels de santé) et la FFPS (Fédération française des praticiens de santé), et la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée) dénoncent « cette situation qui ne permet pas d’assurer la sécurité des soignants ». « Concrètement, le compte n’y est pas et c’est un rationnement qui est instauré, dont l’exécution est transférée aux pharmaciens d’officine » déplorent-ils. Le SML (Syndicat des médecins libéraux) demande au Gouvernement « une information sincère et transparente sur l’état des stocks, les prévisions de production, les dates et quantités de réapprovisionnement prévues ». Dans ce contexte,« il y a une grande solidarité entre les professionnels de santé » souligne François Blanchecotte, président du SDB (Syndicat des biologistes) et du CNPS.

 

Un risque de fragilisation de l’offre de biologie médicale

Malgré l’inclusion des biologistes médicaux dans la distribution de masques des 25 départements à risques, le SDB s’interroge : « quid du personnel de laboratoire ? et des des autres départements ? » Le manque de masques a des conséquences directes sur les capacités de dépistage du Covid-19 pour les patients devant en bénéficier, mais aussi sur la prise en charge des autres patients. « Les laboratoires médicaux sont en première ligne, non seulement pour la gestion de l’épidémie, mais aussi pour tous les autres patients : femmes enceintes, suivi des AVK, dépistage des infections urinaires… Il est essentiel que nous puissions continuer à assurer ces fonctions » rappelle Lionel Barrand.
Le dépistage « est critique, en particulier pour les professionnels de santé. En Alsace, nous réalisons actuellement 200 tests par jour, et 55% des médecins testés sont négatifs, ce qui leur permet de retourner travailler immédiatement » témoigne Lionel Barrand, président du SJBM. Les modalités de dépistage sont très variables d’une région à l’autre : à domicile dans le Haut Rhin, dans des laboratoires dédiés à Arras… Mais quelque soit la région, « nous manquons non seulement de matériel de protection (masques, charlotte…) mais aussi de matériel d’analyse (écouvillons, réactifs…) pour les tests de dépistage » alertent les représentants de la profession. « De nombreux sites doivent fermer, il y a une forte baisse d’activité, nous gérons avec les moyens du bord. Il y a un fort risque de fragilisation importante de l’offre de biologie médicale sur le territoire » s’inquiète François Blanchecotte.

 

NBS

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