Quelle confirmation diagnostique lors d’une présomption de Borréliose de Lyme ?

Infectiologie

Dans le cadre de la polémique autour des recommandations sur la prise en charge de la borréliose de Lyme, le BEH (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire) publie une étude mettant en évidence que le diagnostic est confirmé chez moins de 10% des patients consultant pour une borréliose de Lyme présumée.

Publié le 09 mai 2019

Quelle confirmation diagnostique lors d’une présomption de Borréliose de Lyme ?

Cette étude holistique a été réalisée sur 301 patients consultant dans un hôpital universitaire parisien de janvier 2014 à décembre 2017 pour une borréliose de Lyme présumée. 91% d’entre eux avaient été exposés à des morsures de tiques et 54% effectivement piqués par une tique. A la consultation initiale, la moitié des patients avaient déjà été traités par au moins une cure d’anti-infectieux (maximum 22), pendant 34 jours en médiane (extrême de 28-730). Le diagnostic de borréliose de Lyme a été confirmé chez moins de 10% des sujets. Le traitement présomptif administré avait échoué chez plus de 80% des patients pour lesquels il était indiqué. Enfin, 80% des patients ont été diagnostiqués avec une autre maladie (psychologique, rhumatologique, neurologique ou autre). Les auteurs concluent sur l’importance pour les autorités sanitaires de se pencher, « à l’heure du bon usage des antibiotiques », sur les phénomènes de sur-diagnostic et de sur-traitement de la Borréliose de Lyme.

 

Publiée en septembre 2018 dans la revue Clinical Infectious Diseases, cette étude vient confirmer « des résultats du même ordre de grandeur obtenus dans d’autres études en France et à l’étranger, mais en proportion moindre à l’étranger » comme le précise Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique, adjoint au directeur général, santé publique France lors de son éditorial. Il appelle, « sur la base de ces résultats obtenus par plusieurs équipes médicales expérimentées » à « réconcilier les aspirations et revendications des malades, dont la souffrance est réelle, et la pratique médicale basée sur les évidences scientifiques » et insiste sur la dimension éthique qui « doit aussi devenir un élément fort du débat » comme c’est le cas aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années.

 

NBS

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