Controverses au sénat sur le diagnostic de la maladie de Lyme

Infectiologie

Les divergences des spécialistes concernant le diagnostic et le traitement des formes tardives de la maladie de Lyme sont ressorties d’une audition devant la commission des affaires sociales du Sénat.

Publié le 01 avril 2019

Controverses au sénat sur le diagnostic de la maladie de Lyme

La commission des affaires sociales du Sénat présidée par Alain Millon organise un cycle d’auditions sur la maladie de Lyme organisé en 4 tables rondes : l’épidémiologie, le diagnostic, les stratégies thérapeutiques et les autorités sanitaires. Au cours de la seconde table ronde, qui s’est tenue mercredi 27 mars, il s’est avéré qu’une partie des divergences des spécialistes traduisaient des définitions différentes de ce qu’est la maladie de Lyme, en particulier pour les formes tardives, souvent synonymes d’errances diagnostique pour les patients. Selon les recommandations de la HAS publiées en juin 2018, en cas de développement de formes disséminées complexes tardives lorsque l’érythème migrant n’a pas été vu et traité lors de la première phase de l’infection, une sérologie Elisa est recommandée. S’il est positif ou douteux, il est complété par un Western Blot. La Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), d’autres sociétés savantes et l’académie de médecine contestent l’existence d’une forme nommée dans les recommandations de la HAS “symptomatologie ou syndrome persistant polymorphe après une possible piqûre de tique” (SPPT).

 

La fiabilité des sérologie Elisa a été discutée par plusieurs intervenants dont le professeur honoraire Yves Malthiery (CHU d’Angers) pour qui le test Elisa génère 30% à 40% de faux positifs parce qu’il identifie uniquement les anticorps dirigés contre Borrelia burgdorferi sensu lato. En effet, à l’inverse du Pr Benoît Jaulhac, directeur du centre national de référence (CNR) des Borrelia, il estime qu’une part significative de patients sont infectés par d’autres souches pathogènes. Le Dr Hugues Gascan, immunologiste au CNRS, estime que 20% à 30% des patients “n’ont pas d’anticorps” et “ne réagissent pas” et dénonce le fait que les tests Elisa ne sont pas calibrés. A l’inverse, pour les infectiologues auditionnés, le Pr Rabaud, le Pr Catherine Chirouze (CHU de Besançon) et le Dr Cazorla, les tests Elisa, qui sont labellisés par le CNR, sont performants pour rechercher une infection passée ou active à des bactéries du complexe Borrelia burgdorferi sensu lato. Ils estiment qu’en cas de test négatif, une autre pathologie doit être recherchée. Selon le Pr Chirouze, seuls 10% à 15% des patients qui se présentent à l’hôpital avec des manifestations aspécifiques et pensent être atteints de la maladie de Lyme sont réellement atteints d’une borréliose de Lyme due à Borrelia burgdorferi sensu lato. Le Pr Rabaud précise que des consultations pluridisciplinaires ont été mises en place par certains hôpitaux afin de mettre fin à l’errance diagnostique des patients et d’harmoniser leur prise en charge.

 

NBS avec l’APM

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