Autotests VIH : caractérisation du profil des utilisateurs

Santé publique France

A l’occasion de la journée mondiale contre le sida le premier décembre 2018, le BEH (Bulletin épidémiologique hebdomadaire) de Santé publique France édite un numéro dédié à cette thématique. Parmi les articles publiés, celui de Nathalie Lydié, Lucie Duchesne et Annie Velter présente les principaux profils d’utilisateurs d’autotests VIH en France parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Publié le 27 novembre 2018

Autotests VIH : caractérisation du profil des utilisateurs

Les recommandations actuelles de la HAS (haute autorité de santé) sont d’un test VIH tous les trois mois chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les solutions disponibles sont les tests en laboratoire de biologie médicale, en centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), les tests d’orientation diagnostic (TROD) ou les autotests de dépistage du VIH. Depuis septembre 2015, les autotests VIH sont mis à disposition à la vente en pharmacie sans ordonnance. 75 000 autotests ont été vendus en 2016. L’enquête en ligne « Rapport au sexe », transversale et anonyme, basée sur le volontariat permet décrire les caractéristiques des HSH ayant acheté ces tests. Au total, 18 069 hommes ont répondu à l’enquête. Moins de la moitié d’entre eux (49%) ont déclaré avoir réalisé un test de dépistage au cours de l’année passée. Parmi ces derniers, 5% avaient réalisé un autotest lors de leur dernier dépistage.

 

Le pourcentage d’hommes ayant utilisés un autotest lors de leur dernier dépistage variait selon l’âge (les jeunes de 18-19 étant plus nombreux à faire ce choix comparé aux hommes plus âgés : 7,4% vs 3,9%), la fréquence de fréquentation des sites de rencontre (les hommes qui fréquentaient régulièrement les sites ou applications de rencontre ont plus souvent utilisé un autotest lors de leur dernier dépistage que ceux qui ne les fréquentaient jamais ou occasionnellement : 5,9 vs 4,0%) et le nombre de partenaires (3,3% parmi les mono-partenaires contre 5,5% parmi ceux ayant eu deux partenaires ou plus). De plus, Les hommes déclarant ne pas avoir fait de dépistage des IST (infections sexuellement transmissibles autre que le VIH) dans les 12 mois précédant l’enquête étaient significativement plus nombreux à avoir choisi l’autotest que ceux indiquant en avoir fait au moins un (14,8% vs 2,5%). Enfin, pour une partie des hommes interrogés, le choix de l’autotest semblait relever d’une certaine distance avec le système de santé, se traduisant par un faible dépistage des autres IST (hommes vivant leur homosexualité dans le secret, ou dans des contextes de discrimination importante, ou encore ayant des réserves quant à la prise en charge médicale).

 

NB