Un test sanguin hautement spécifique pour détecter la maladie de Creutzfeldt-Jakob

Test diagnostique

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Une étude préliminaire a montré qu'un test de diagnostic d'infection par le prion responsable de la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) avait une sensibilité et une spécificité suffisantes pour justifier une grande étude comparative sur la prévalence de cette maladie au Royaume-Uni

Par Steven DIAI, publié le 08 avril 2014

Un test sanguin hautement spécifique pour détecter la maladie de Creutzfeldt-Jakob

par rapport à celle d’une population non exposée à l’encéphalopathie spongiforme bovine.

L’étude a été publiée dans l’édition en ligne du 3 Mars 2014 du Journal of the American Medical Association Neurologie (JAMA neurologie).

La vMCJ est une maladie dégénérative du cerveau mortelle qui pourrait être causée par une protéine mal repliée (prion) dans le cerveau. Elle est contractée le plus souvent par la consommation de bœuf infecté par l’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine). Jusqu’à trois millions de bovins au Royaume-Uni pourraient avoir été infectés par l’ESB, et l’établissement d’estimations précises sur la prévalence de l’infection par le dépistage de la vMCJ pourrait permettre de guider les initiatives de santé publique.

Des chercheurs de l’University College de Londres (Royaume-Uni) ont utilisé un test prototype (actuellement en usage diagnostique clinique) pour capter, enrichir et détecter la protéine prion associée à la maladie à partir d’échantillons de sang total. Grâce à une poudre d’acier inoxydable, ils ont réussi à détermnier la présence de l’infection par la vMCJ dans 5000 des échantillons de sang provenant de donneurs américains, dans 200 échantillons provenant de donneurs sains au Royaume-Uni, dans 352 échantillons provenant de patients non atteints de prion mais ayant développé une maladie neurodégénérative, dans 105 échantillons provenant de patients chez qui un diagnostic de maladie à prion était probable, et dans 10 échantillons provenant de patients atteints de vMCJ.

Les résultats ont révélé que la spécificité du dosage entre les échantillons présumés de donateurs américains négatifs était de 100 %, elle a été confirmé au Royaume-Uni dans la cohorte saine (100 % de spécificité). Chez les patients atteints de maladies neurodégénératives non causées par des prions, aucun des échantillons testés n’était positif. Le test identifié comme positif concernait les 71,4 % des patients atteints de la vMCJ.

Les auteurs ont conclu que ce test prototype de détection de la vMCJ avait des performances suffisantes pour justifier le criblage d’un large échantillon de la population britannique. Ce test pourrait aussi permettre de discriminer les groupes à risque et de produire une première estimation du niveau de prionémie [prions dans le sang] parmi la population des donneurs de sang au Royaume-Uni. Une étude de prévalence basée sur des résultats sanguins devrait fournir des informations essentielles aux décideurs politiques afin qu’ils optent ou non pour le dépistage de la vMCJ en routine dans le sang, les tissus, les dons et dans les organes des patients pour les interventions chirurgicales à haut risque.

D’après un article de LabMedica

EC

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