Première implantation du cœur bioartificiel CARMAT

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La société Carmat, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et le ministère des Affaires sociales et de la Santé ont annoncé vendredi la première implantation de coeur artificiel bioprothétique à l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) à Paris.

Par Steven DIAI, publié le 03 janvier 2014

Première implantation du cœur bioartificiel CARMAT

Cette implantation s’est déroulée le 18 décembre 2013 sur un patient souffrant d’insuffisance cardiaque à un stade terminal, dans le service de chirurgie cardiovasculaire de l’HEGP, sous la direction du Pr Alain Carpentier, concepteur du projet. Elle a été jugée « satisfaisante » par l’AP-HP, qui a indiqué dans un communiqué que « la prothèse assurait automatiquement une circulation normale à un débit physiologique »,ajoutant que « le patient était désormais sous surveillance en réanimation, réveillé et qu’il dialoguait avec sa famille ».

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé a tenu à féliciter chaleureusement dans un communiqué, le professeur Alain CARPENTIER, inventeur de cette prothèse cardiaque révolutionnaire, les Professeurs Jean Noël FABIANI, Christian LATREMOUILLE, et Daniel DUVEAU qui ont opéré le patient, et toute l’équipe médico-chirurgicale de l’Hôpital Européen Georges Pompidou, ainsi que l’AP-HP « pour ce véritable exploit médical ». Elle a ajouté que « cette première mondiale est une grande fierté pour la France, une fierté que notre pays doit aux talents d’innovation de ses médecins chercheurs, de ses hôpitaux et de ses industriels ».

La prothèse intelligente est « le fruit du rapprochement de deux expertises uniques au monde: l’expertise médicale du Pr Carpentier, mondialement reconnu notamment pour l’invention des valves cardiaques Carpentier-Edwards les plus implantées au monde, et l’expertise technologique d’EADS, leader mondial de l’aéronautique », a indiqué la société Carmat, PME française spécialement créée pour développer ce dispositif. La prothèse a été conçue pour mimer les fonctions cardiaques naturelles, « par sa taille, le choix des matériaux de structure et ses fonctions physiologiques inédites ».

« Cette technologie novatrice pourrait constituer, à terme, une précieuse alternative à la transplantation cardiaque, trop rarement disponible pour les millions de personnes atteintes d’insuffisance cardiaque dans le monde », espère l’AP-HP. Elle réagit comme un cœur physiologique ; elle se contracte de la même façon ; elle accélère son rythme avec l’effort et le ralentit avec le repos. Elle offre un espoir nouveau aux patients souffrant d’insuffisance cardiaque terminale dont l’avenir dépend encore de greffons dont le nombre reste insuffisant.

Pour autant, l’AP-HP a souligné que « ce premier résultat ne permet pas de préjuger de l’évolution ultérieure de l’étude ».

Cette nouvelle voie thérapeutique sera en effet évaluée dans le cadre d’un essai clinique auquel participeront l’Hôpital Européen Georges-Pompidou de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, le Centre chirurgical Marie Lannelongue du Plessis-Robinson et l’hôpital Laënnec-Nord du CHU de Nantes.

D’après les communiqués de presse de la société Carmat, de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et du ministère des Affaires sociales et de la Santé et l’APM

E.C.