Impact de la diversité génétique virale sur le dépistage du sida

Sida Biologiste infos PARIS, 19 avril 2013 –Des chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris ont montré qu’il existe une grande disparité dans les limites de détection des trousses spécifiques de dépistage combiné du VIH vis-à-vis des différents génotypes, malgré une sensibilité satisfaisant les exigences réglementaires. De plus, le test rapide combiné évalué dans le cadre […]

Par Steven DIAI, publié le 19 avril 2013

Impact de la diversité génétique virale sur le dépistage du sida

Sida

Biologiste infos

PARIS, 19 avril 2013 –Des chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris ont montré qu’il existe une grande disparité dans les limites de détection des trousses spécifiques de dépistage combiné du VIH vis-à-vis des différents génotypes, malgré une sensibilité satisfaisant les exigences réglementaires. De plus, le test rapide combiné évalué dans le cadre de cette étude n’a pas montré les performances annoncées par le fabricant.

Ces résultats ont été évoqués à l’occasion des XVes Journées francophones de virologie qui se sont déroulées les 18 et 19 avril 2013 à l’Institut Pasteur à Paris.Afin de garantir un diagnostic optimal de l’infection précoce à VIH-1, la réglementation impose depuis 2010 l’utilisation d’un test Elisa de détection combinée des anticorps anti VIH-1 et -2 et de l’antigène p24 (Agp24), avec un seuil minimal de détection de l’Agp24 de 2 UI/mL.

L’équipe de Syria Laperchea donc cherché à évaluer si la sensibilité des principaux réactifs de dépistage combiné respectait le seuil de détection imposé pour des souches de différents génotypes.L’étude incluait les dix tests Elisa combinés disponibles sur le marché et le test rapide Determine Combo. Deux standards de référence ont permis d’évaluer la limite de détection de chaque réactif : l’étalon international WHO et le panel national SFTS 2007.

L’étude des Elisa portait sur 3 dilutions de 99 surnageants de culture de génotypes différents (89 VIH-1 et 10 VIH-2) et sur 9 échantillons de plasmas de sujets en phase précoce. Celle sur le test rapide portait sur 119 dilutions de 66 surnageants (VIH-1 et VIH-2) et sur 20 plasmas de sujets en phase précoce.La limite de détection de chaque test Elisa s’est avérée conforme aux spécifications annoncées : elle se situait entre 0,51 et 1,90 UI/mL. En revanche, la limite de sensibilité du test rapide s’est révélée au moins deux fois supérieure au seuil annoncé : entre 2 et 3UI/mL.

Dans l’ensemble des groupes, le taux global de positifs avec les tests Elisa variait de 26,8 % à 74,5 % selon les dilutions effectuées et les génotypes étudiés. Les défaillances les plus importantes concernaient le groupe M du VIH-1, indépendamment du taux d’Agp24.

Concernant le test rapide, quel que soit le niveau d’Agp24, sa sensibilité était globalement de 21 %, allant de 0 % (négatif pour 6 VIH-1 M non B) à 61,5 % pour les génotypes B.

Au vu de ces résultats, les auteurs soulignent la nécessité d’interpréter le rendu de ces différents tests avec prudence et encouragent le développement d’outils non exclusivement calibrés sur le génotype B pour pallier le problème de dépistage posé par la diversité virale.

Source : Ly TD et al. Impact de la diversité génétique virale sur la détection de l’Ag VIH des trousses de dépistage combiné de l’Ap24 et des Ac VIH-1/-2. Virologie (Vol. 17). 2013.

Camille Aulas

Crédit photo : © BiotechMichael – Wikimedia