Santé des femmes : un dépistage encore insuffisant

Les besoins concernant la santé des femmes sont globalement insatisfaits, avec de grandes disparités selon les pays. C’est ce que révèle la première édition de l’Indice Mondial de la Santé des Femmes, publiée par Hologic, et portant sur des entretiens menés auprès de plus de 100 000 personnes partout dans le monde.

Publié le 17 janvier 2022

Santé des femmes : un dépistage encore insuffisant

L’objectif de cet indice est de collecter des données sur la santé des femmes à l’échelle mondiale et par pays, afin d’améliorer leur qualité de vie. Menée par Gallup World, l’enquête s’est déroulée de février 2020 à mars 2021 sous forme d’entretiens menés auprès de 120 000 personnes âgées de 15 ans et plus dans 116 pays et territoires. En France, un échantillon aléatoire de 1 000 Français âgés de 15 ans et plus, dont 518 femmes et 482 hommes, a été sondé entre le 26 mars et le 13 mai 2020.
L’état des lieux est préoccupant. De fortes lacunes en termes de dépistage en particulier été mises en évidence. Ainsi, au niveau mondial, 60% des personnes interrogées déclarent n’avoir été testées au cours des 12 derniers mois pour aucune des quatre maladies suivantes : hypertension artérielle, cancer, diabète, et maladies sexuellement transmissibles.

 

30% des femmes insatisfaites de l’accès aux soins en France

En France, malgré un système de santé très développé, avec système de sécurité sociale unique, près de 30% des femmes sont insatisfaites de l’accès aux soins (contre 15% pour la moyenne européenne). Au cours de la dernière année, seules 13% des femmes interrogées déclarent avoir effectué un test de dépistage contre le cancer, 17% contre le diabète, et 6% contre les IST. En ce qui concerne par exemple le dépistage du cancer du col de l’utérus, « 40 à 45% des femmes concernées par les recommandations de la HAS (haute autorité de santé) ne se font pas dépister » commente Philippe Descamps, chef du service Gynéco-Obstétrique au CHU d’Angers, vice-président de la FIGO (Fédération internationale de gynécologie obstétrique) « Il est difficile de fournir une explication rationnelle, mais il est certain qu’une certaine défiance vis-à-vis des autorités et politiques de santé existe en France. Sans oublier que l’épidémie de Covid-19 a considérablement ralenti le dépistage » décrypte-t-il. « Les populations de femmes très actives de 30 à 40 ans, avec des enfants en bas âge et les populations de plus de 50 ans, concentrées sur le cancer du sein, ont tendance à échapper à ce dépistage. Il y a un vrai besoin de renforcer l’information donnée à nos patientes » analyse Léa Delbos, gynécologue-obstétricienne au CHU d’Angers lors de la table ronde organisée le 13 janvier par Hologic à l’occasion de la publication de l’indice sur la santé des femmes. « Les campagnes qui ont eu le plus d’impact pour le dépistage du cancer du col de l’utérus sont celles qui ont eu lieu au moment de la vaccination des enfants et adolescents » témoigne Ghada Hatem, fondatrice et médecin-cheffe de La Maison des femmes.
Prévention et dépistage, mais aussi violences faites aux femmes et suivi de grossesse, cette enquête montre que les axes d’amélioration sont encore nombreux. L’indice mondial de la santé des femmes a vocation à être mis à jour chaque année, afin d’« identifier les leviers pour aider les femmes à vivre plus longtemps, en sécurité et en meilleure santé » résume Stephen P. MacMillan, Président de Hologic.

 

Retrouvez L’Indice Mondial de la Santé des Femmes de Hologic ici

N.B.S.