Antibiorésistance : une évolution favorable mais encore fragile

En lien avec l’actualité, le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 16 novembre propose un point complet sur l’antibiorésistance en France en 2021 : consommation d’antibiotique, résistances, perceptions par les médecins, prévention et actions des pouvoirs publics.

Publié le 16 novembre 2021

Antibiorésistance : une évolution favorable mais encore fragile

« Ce numéro spécial du BEH sort à l’occasion de la Journée annuelle européenne du 18 novembre de Sensibilisation aux antibiotiques et à l’antibiorésistance, coordonnée par le European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) et de la Semaine mondiale annuelle (18 au 24 novembre) organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur ces mêmes thèmes. Les sept articles de ce numéro illustrent bien la palette large d’actions nécessaires pour maîtriser l’antibiorésistance et en réduire l’impact sur la prise en charge et la santé des patients, ainsi que la mobilisation importante de Santé publique France et de ses partenaires dans la lutte contre l’antibiorésistance » introduit Céline Pulcini, Cheffe de la Mission ministérielle « Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance », ministère des Solidarités et de la Santé, Paris, dans son éditorial.

Elle précise à cette occasion les principales actions menées par les pouvoirs publics, des données publiées par Santé Publique France sur le site Géodes, aux campagnes de sensibilisation des professionnels de santé et du grand public, en préparation. Ces dernières seront déployées dès 2022, et s’appuient notamment sur une enquête menée par Santé Publique France en mars 202 auprès de 36 médecins de ville, qui soulignent « le manque d’information, de sensibilisation du grand public, et d’outils pratiques pour adapter au mieux leur prescription ».

 

Ce numéro montre une tendance à la baisse des consommations d’antibiotiques et de certaines résistances bactériennes ces dernières années, avec une baisse de prescription en ville observée depuis 2013, et fortement accentuée par la crise sanitaire avec la diminution de l’incidence des infections respiratoires et digestives courantes, liée au respect des gestes barrières. L’analyse de l’évolution des pourcentages de résistance aux céphalosporines de 3ème génération et aux fluoroquinolones chez les isolats urinaires d’Escherichia coli (données de la surveillance nationale Primo) montre des résultats encourageants, avec une baisse entre 2015 et 2018 suivie d’une stabilisation en 2019, avec d’importantes différences régionales.

Cependant, les données présentées dans ce BEH par les deux centres nationaux de référence (CNR) concernant les entérobactéries et les entérocoques « illustrent le caractère hautement évolutif des résistances des bactéries aux antibiotiques et la fragilité temporelle des quelques évolutions favorables constatées ces dernières années » détaille Célie Pulcini, avant de rappeler que « les efforts nécessitent d’être poursuivis » et que « la mobilisation de tous est essentielle ». Dans cet objectif, le focus conclut ce numéro spécial en faisant le point sur les apports de l’approche comportementale dans ce contexte, outil prometteur qui, comme le résument les auteurs, s’appuie « sur une compréhension réaliste de la psychologie humaine et des systèmes dans lesquels les individus évoluent et prennent des décisions, et ouvre ainsi de nouvelles perspectives dans la lutte contre l’antibiorésistance ».

 

Retrouvez le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 16 novembre ici

N.B.S.

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