Mesurer l’IFN-I pour identifier les patients contagieux ou à risque de forme grave

La mesure de la réponse antivirale interféron de type I (IFN-I) au niveau nasal pourrait être utilisée pour identifier les patients à risque de transmission du Sars-CoV-2, ainsi que ceux à risque de développer une forme grave de la maladie, selon une étude récente publiée dans la revue Journal of Experimental Medicine.

Publié le 24 août 2021

Mesurer l’IFN-I pour identifier les patients contagieux ou à risque de forme grave

La réponse IFN-I anti-SARS-CoV-2 chez des patients présentant des manifestations légères de la Covid-19, ainsi que chez des patients présentant des formes graves, admis en réanimation a été caractérisée par des chercheurs et cliniciens*, afin d’étudier la possibilité d’identifier les patients contagieux ou ceux potentiellement à risque de développer une forme grave de la maladie. Pour ces travaux, la réponse antivirale interféron de type I (IFN-I) a été mesurée à partir du même écouvillon que celui utilisé pour le dépistage du SARS-CoV-2, en utilisant le système de PCR multiplex Biofire filmarray de bioMérieux. Cette étude, publiée dans la revue Journal of Experimental Medicine, a montré que chez les sujets présentant des manifestations légères de la Covid-19, la réponse IFN-I nasale était proportionnelle à la quantité de virus, elle-même liée au risque de transmission. « On a utilisé l’interféron de type I comme marqueur de réplication active du virus, explique le Dr Sophie Trouillet-Assant, chercheuse-associée signataire de la publication. S’il y a un peu de virus et pas d’IFN-I dans votre prélèvement, vous avez été malade mais n’êtes plus contagieux. A l’inverse, s’il y a une grande quantité de virus et d’IFN-I, cela plaide en faveur d’un isolement ». Par ailleurs, les chercheurs ont mis en évidence une absence de réponse IFN-I dans les prélèvements nasaux de patients possédant des auto-anticorps anti-IFN-I et admis en réanimation pour une forme sévère de la Covid-19. Ces prélèvements contenaient pourtant de grandes quantités de particules virales. « La mesure de la réponse IFN-I au niveau nasal et l’évaluation de la présence d’auto-anticorps dans le sang pourraient ainsi être utilisées pour aider à stratifier les patients et à identifier ceux à risque de développer une forme grave de la maladie, et ce dès le début de l’infection, au moment de l’écouvillonnage pour le dépistage standard du SARS-CoV-2 » résument les chercheurs, qui soulignent les perspectives thérapeutiques ouvertes par ces travaux pour prévenir le développement de symptômes sévères de la maladie.

 

Early nasal type I IFN immunity against SARS-CoV-2 is compromised in patients with autoantibodies against type I IFNs, Journal of Experimental Medicine, 6 août 2021.

NBS