Le CNPS priorise selon le ciblage médical

Tests Covid 19

Face à l’afflux de personnes réclamant des tests au Covid-19 - plus d’un million par semaine - la situation dans les laboratoires de biologie médicale reste extrêmement tendue. Le CNPS a proposé au gouvernementd’articuler la stratégie de dépistage médicalisée autour de trois filières distinctes.

Publié le 21 septembre 2020

Le CNPS priorise selon le ciblage médical

Ayant pris connaissance des nouvelles directives du gouvernement en matière de dépistage de la Covid-19, mi-septembre le Centre national des professions de santé (CNPS) reconnaît que la création d’une filière dédiée pour les patients symptomatiques est un progrès mais reste sur sa faim. Il propose la création de trois filières distinctes et organisées.

 

Malgré les recommandations de priorisation du gouvernement, le CNPS estime qu’il ne va pas assez loin pour apporter une amélioration sensible des délais de prise en charge tout en multipliant le nombre des dépistages. A plusieurs reprises pourtant, François Blanchecotte, président du CNPS et président du Syndicat des biologistes (SDB), est monté au créneau pour que le ciblage médical soit le fil conducteur des opérations de dépistage.
Le CNPS a proposé au gouvernement d’articuler la stratégie de dépistage médicalisée autour de trois filières distinctes et organisées, afin notamment de venir au secours des laboratoires submergés par les demandes de tests.
La première filière redonne son sens médical au dépistage en donnant la priorité de l’accès aux tests RT-PCR nasopharyngés réalisés en laboratoire aux patients munis d’une prescription médicale. « Le patient prioritaire reste celui qui a consulté un médecin, celui qui présente des symptômes ou les personnes ayant été en contact direct avec un cas positif », précise François Blanchecotte qui attend sous peu un communiqué de l’Ordre national des médecins favorable à cette priorisation des tests.

 

La seconde filière prend en charge une file active des personnes nécessitant d’être testées, organisée en dehors des laboratoires sur des sites dédiés, au moyen de tests salivaires ou nasopharyngés. « Il s’agit toujours d’une filière de diagnostic, ces sites peuvent être des centres de dépistage extérieurs aux laboratoires ou des plateformes téléphoniques comme il en existe à Paris qui permettent d’orienter la population vers un laboratoire », précise-t-il.
La troisième et dernière filière s’inspire de l’expérimentation menée par l’AP-HP. « Toutes les autres demandes de dépistage doivent pouvoir être organisées par les ARS en recourant aux tests rapides nasopharyngés antigène-anticorps qui peuvent être réalisés par tous les professionnels de santé », précise le communiqué. Cette filière s’organise pour un dépistage plus massif.
François Blanchecotte espère que la validation scientifique des tests antigéniques rapides, officiellement autorisés par un arrêté ministériel publié le 16 septembre ne se fera pas trop attendre. Mais pour le président du SDB, « il n’est pas question de renoncer aux techniques automatisées du laboratoire pour une technique manuelle (tests antigéniques sur plaquette) qui permet au maximum de réaliser 20 dépistages par heure. » Les tests antigéniques étant eux aussi réalisés à partir de prélèvements naso-pharyngés, par écouvillonnage, il ne s’oppose pas à leur réalisation par des professionnels de santé équipés, à condition qu’ils aient des locaux adaptés et des équipements de protection individuelle.

 

P. B.

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