Olivier Véran à l’écoute des biologistes médicaux

Les échanges entre les représentants des biologistes* et Olivier Véran, le 27 août dernier, ont abordé les possibilités d’amélioration de la stratégie de dépistage du Covid-19. Les biologistes ont souligné leurs préoccupations face à la surcharge de travail actuelle et ont formulé plusieurs propositions concrètes.

Publié le 03 septembre 2020

Olivier Véran à l’écoute des biologistes médicaux

Des représentants des principaux syndicats de biologistes ont échangé, en téléconférence, avec le ministre de la Santé le 27 août dernier. Olivier Véran les a d’abord félicités de leur implication sur le front des tests PCR Covid-19. Avec 820 000 tests réalisés par semaine à cette date, l’objectif du million n’est plus très loin. Le ministre a également fait des propositions pour améliorer la stratégie de dépistage. Il souhaite notamment voir se poursuivre et même s’intensifier les collaborations entre laboratoires, diversifier les fournisseurs et les techniques de dépistage pour pallier les pénuries, généraliser la plateforme de prise de rendez-vous sur le modèle de ce qui a été fait en Île-de-France et a rappelé l’importance de spécifier le médecin traitant du patient afin de faciliter le « tracing ».

 

Des propositions d’amélioration concrètes
De leur côté, les biologistes médicaux ont fait état de leurs préoccupations quant à la surcharge de travail – et à son retentissement psychologique sur les équipes – et aux pénuries de réactifs.
Ils ont également fait des propositions d’amélioration. Ils ont notamment exprimé le besoin de prioriser les demandes de tests, et de mieux informer la population sur les motifs de dépistage. Ils ont souligné que la réalisation de tests systématiques chez tous les résidents d’Ehpad en l’absence de symptômes ou de cas positifs, outre de créer une tension sur la filière PCR, pose aussi des problèmes humains et psychologiques chez des personnes âgées ou souffrant de troubles cognitifs qui vivent le prélèvement comme une « grande souffrance ». Ils proposent par ailleurs d’organiser des « mégadrives ou covidromes permanents » dans les villes dans lesquelles les laboratoires sont surchargés ou ne peuvent pas réaliser les prélèvements (absence de parking ou salle d’attente trop exiguë) avec des préleveurs extérieurs (pompiers, étudiants, IDE…) et secrétaires extérieurs également pour la saisie. Ils ont exprimé le besoin d’augmenter l’utilisation des laboratoires départementaux pour qu’ils fonctionnent à plein rendement et signalé l’importance de passer à la nomenclature les PCR multiplex afin de pouvoir séparer les infections Covid des autres infections, puisque tout symptôme fièvre/toux/maux de gorge… sera une suspicion de Covid dans la période automnale et hivernale. Ils ont également appelé à la mise en place d’une campagne massive de vaccination incluant tous les professionnels, dont les biologistes médicaux, afin de limiter les cas de grippe et de gastroentérite (rotavirus…) pour ne pas emboliser les urgences et les lits d’hospitalisation ni la filière de dépistage PCR.

 

Ils ont réclamé, enfin, une suspension des audits Cofrac, pour les laboratoires qui le souhaitent, pendant cette période de crise.
* SJBM, SNMB, SLBC, SDB et SNBH ainsi que des représentants de grands groupes (Inovie, Biomnis, Cerba etc.)

 

VD

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