Des anticorps séro-neutralisants développés par la majorité des patients

Selon une enquête réalisée auprès du personnel hospitalier des deux sites des Hôpitaux universitaires de Strasbourg atteints d'une forme mineure de la Covid-19, près de la totalité des malades développent des anticorps séro-neutralisants à partir de 28 jours suivant le début de l’infection.

Publié le 27 mai 2020

Des anticorps séro-neutralisants développés par la majorité des patients

Cette enquête* a été réalisée par des équipes du CHU de Strasbourg et de l’Institut Pasteur sur 160 volontaires membres du personnel hospitalier des deux sites des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, infectés par le SRAS-CoV-2 (et diagnostiqués positifs par PCR), sous une forme mineure de la maladie (n’ayant pas nécessité une hospitalisation). La présence d’anticorps anti SRAS-CoV-2 a été mesurée par un test de diagnostic rapide, qui a détecté des anticorps dans 95,6% des échantillons, et un test S-Flow, mis au point par l’Institut Pasteur, qui a détecté des anticorps dans 99,4% des échantillons. L’activité neutralisante des anticorps a été quant à elle mesurée avec un test dit de neutralisation de pseudovirus: des anticorps neutralisants (NAbs) ont été détectés dans 79%, 92% et 98% des échantillons prélevés, respectivement 13-20, 21-27 et 28-41 jours après le début des symptômes. « Notre étude montre que les niveaux d’anticorps sont, dans la plupart des cas, compatibles avec une protection contre une nouvelle infection par SRAS-CoV-2, au moins jusqu’à 40 jours après le début des signes. L’objectif maintenant est d’évaluer sur le long terme la persistance de la réponse anticorps et sa capacité de neutralisation associée chez ces personnels soignants » déclarent dans un communiqué Timothée Bruel et Olivier Schwartz, respectivement chercheur et responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur.

*Fafi-Kremer et al, Serologic responses to SARS-CoV-2 infection among healthcare workers with mild disease in eastern France, MedRxiv, 22 mai 2020.

NBS