Les internes s’expriment sur l’avenir de la biologie

La FNSIP-BM (Fédération Nationale des Syndicats d’internes en Pharmacie et en Biologie Médicale) a publié lundi 24 juin le projet P. C. R, issu de 10 mois de concertation, et dont ressortent cinq propositions des futurs biologistes pour l’évolution de la biologie médicale.

Publié le 26 juin 2019

Les internes s’expriment sur l’avenir de la biologie

« Nous avons souhaité apporter une réponse originale à cette question compliquée de l’évolution du métier de biologiste » indique Moïse Michel, interne en biologie médicale et ex-président de la FNSIP-BM et coordonnateur du projet. Pour cela la FNSIP-BM, qui regroupe les différentes associations d’internes en pharmacie et en biologie médicale, a mis en place un groupe de travail de 11 personnes pour monter le projet P.C.R pour Participation active, Concertations locales et nationales, Rapport final. « Notre objectif est de proposer un ensemble de propositions consubstantielles d’évolution de la biologie en interrogeant les internes sur leur ressenti de la profession et des thématiques d’intérêt » ajoute Moïse Michel.

 

« Cinq axes majeurs se dégagent du projet PCR et montrent que les internes croient en notre métier. Nous avons 618 réponses sur les deux sondages, ce qui est élevé et donne une moyenne de 28% de réponses sur l’ensemble des internes sollicités » détaille Aurélie Truffot, interne en biologie médicale et co-présidente de la FNSIP-BM. Les cinq propositions sont les suivantes :
–  La clinicalisation de la profession : pour un exercice au plus proche du patient. Le biologiste médical est là pour juger de la pertinence d’un examen biologique prescrit, voir pour conseiller le médecin spécialiste. Il est essentiel que les biologistes aient accès aux données du patient, via le DMP etvia un dialogue interprofessionnel, notamment une participation aux RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire). Il faudrait accentuer le dialogue avec le patient sous forme d’entretiens biologiques, par exemple dans le cadre du suivi des maladies chroniques ou du dépistage. De plus, il serait bien que ces entretiens biologiques puissent être intégrés dans la nomenclature des actes de biologie médicale afin que cela entre en compte dans la rémunération
La prévention : les biologistes pourraient participer aux campagnes nationales de santé publique, en particulier celles de vaccination.
La gestion des LBM : les internes sont attachés à ce que la limite des 49% du capital ouvert aux non biologistes ne soit pas abolie, pour que le biologiste reste majoritaire et conserve ses droits, par exemple sur le choix des automates. Ils tiennent également à garder au moins un biologiste par site, voir plus en adaptant à minima le nombre de biologistes embauché en équivalent temps plein au nombre d’examens effectués sur le site afin de permettre une plus grande disponibilité des biologistes pour les patients.
Le management de la qualité : l’objectif de100% de laboratoires accrédités en 2020 est très compromis. Les internes proposent de revoir les modalités d’accréditation, comme par exemple d’accréditer les examens par ligne de portée, ou alors d’accréditer 95% des examens de biologie médicale. Ces modalités permettraient de laisser une place à l’innovation.
La formation : face à l’évolution de la profession, les internes aimeraient être accompagnés grâce à une formation plus pratique tout au long des stages et des enseignements, par exemple en e-learning, sur le management du personnel, la qualité, la recherche scientifique, les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle ou l’interprétation des données dans le contexte du big data

 

Le rapport sera envoyé au cabinet de la ministre de la santé, diffusé à tous les internes, aux autres syndicats et plus largement à l’ensemble de la profession et au grand public. « Ce sera en quelque sorte le Livre blanc des futurs biologistes » indique Moïse Michel.

 

 

NBS

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