Les syndicats s’opposent à l’idée de supprimer la réalisation des analyses sur place

Les internes, biologistes médicaux libéraux et hospitaliers répondent aux propositions du premier ministre du 5 mars dernier, visant à réduire les contraintes des laboratoires de biologie médicale pour augmenter le pouvoir d’achat des Français, en rappelant l’importance des examens biologiques de proximité et en suggérant une réduction de la financiarisation et un assouplissement de l’accréditation.

Publié le 12 mars 2019

Les syndicats s’opposent à l’idée de supprimer la réalisation des analyses sur place

« La biologie médicale française est reconnue mondialement pour son excellence. Il faut réduire les contraintes liées à l’accréditation pour favoriser l’innovation médicale, améliorer l’accès aux soins des patients en réduisant la financiarisation » déclarent, dans une lettre au premier ministre datée du 11 mars 2019, les représentants des syndicats de jeunes biologistes, et biologistes médicaux libéraux et hospitaliers*, en réponse au discours d’Edouard Philippe prononcé à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’Autorité de la concurrence. Le Syndicat des biologistes a également écrit au premier ministre vendredi 8 mars pour s’insurger contre la suppression de règles prudentielles pour les laboratoires.

 

Les internes, biologistes médicaux libéraux et hospitaliers s’opposent à la proposition d’Edouard Philippe de « réduire les contraintes pesant sur l’obligation minimale d’analyses à réaliser sur place », mettant en avant « le problème de santé publique croissant » posé par l’augmentation des délais de rendu d’examens urgents. Celle-ci étant « liée au regroupement, à l’émergence de monopoles territoriaux de laboratoires et à la financiarisation de notre spécialité », et représentant« une perte de chance pour le patient et a un coût considérable pour la société ». Afin de réaliser des économies, les syndicats appellent le gouvernement à avoir « le courage de réduire les contraintes au bénéfice du patient » et proposent au premier ministre d’une part de « limiter la financiarisation des laboratoires qui a pour effet de créer des usines de biologie médicale délétère à la proximité et de détourner les cotisations sociales des Français et leurs impôts dans le capital de fonds d’investissement étrangers » et d’autre part « un assouplissement de l’accréditation, comme dans le reste de l’Europe, afin qu’elle porte sur 100% des sous-familles d’examens et non sur 100% des examens ». Cette dernière mesure permettrait de « favoriser l’innovation biotechnologique en France, garantir l’accès à des soins de qualité, et améliorer la gestion des soins non programmés ».

 

 

NBS