Dépistages du VHC et du cancer du col de l’utérus au centre de la Stratégie nationale de Santé

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Lors du comité interministériel organisé lundi 26 mars à Saint-Maurice (Val d’Oise), le gouvernement a fait savoir sa volonté de mettre l’accent sur le dépistage du virus de l’hépatite C, ainsi que sur celui du cancer du col de l’utérus.

Par Steven DIAI, publié le 27 mars 2018

Dépistages du VHC et du cancer du col de l’utérus au centre de la Stratégie nationale de Santé

La promotion de la santé et la prévention constituent le premier axe de la Stratégie nationale de santé (SNS) 2018–2022 du Gouvernement. C’est ce qu’a fait savoir Édouard Philippe, Premier Ministre, dans le cadre de sa présentation du volet prévention de la SNS.

« La prévention doit devenir centrale dans toutes les actions qui visent à améliorer la santé de nos concitoyens, […], elle ne doit plus être un concept mais une réalité pour chacun de nos concitoyens et pour l’ensemble des professionnels de santé », a accentué Édouard Philippe. « Avec une obsession : celle de l’efficacité et des résultats concrets », peut-on lire dans le dossier de presse relatif à ce sujet.

Parmi les 25 mesures phares présentée de cette politique de la prévention, figurent deux axes importants pour les biologistes médicaux : l’intensification des actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025 et l’introduction d’un troisième dépistage organisé, celui du cancer du col de l’utérus.

Objectif d’élimination du virus de l’hépatite C en 2025

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini un cadre mondial d’élimination des hépatites B et C au cours de l’Assemblée mondiale de la santé 2014, dans lequel la France s’est engagée. Par élimination, l’OMS entend une réduction de 90 % de réduction de l’incidence, et de 65 % de la mortalité. Depuis 2014, la possibilité de guérir de l’hépatite C est une réalité grâce aux antiviraux à action directe (AAD). Le gouvernement considère que « des actions sont indispensables pour consolider les acquis et accélérer la prise en charge de l’hépatite C ».

Il note ainsi que l’élimination de l’hépatite C à l’horizon 2025 repose sur trois actions principales :

• renforcer l’accessibilité aux traitements de l’hépatite C par l’ouverture à de nouveaux prescripteurs en favorisant les réseaux ville-hôpital ;

• renforcer le dépistage de proximité par test rapide d’orientation diagnostique (TROD) dans une approche combinée du VIH, VHC, VHB ;

• renforcer la prévention par des actions innovantes « d’aller-vers » pour toucher les publics prioritaires et éloignés du système de santé.

L’Association française pour l’étude du foie (Afef) avait appelé mi-mars à un dépistage universel de l’hépatite C en préconisant la participation de tous les professionnels de santé, pharmaciens d’officine y compris, au dépistage de l’hépatite C. Elle recommandait également que toutes les personnes sans facteur de risque soient dépistées au moins une fois dans leur vie, dans le cadre d’un dépistage global associant VHC, VHB et VIH.

Lors de sa prise de parole, lundi, la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’est montré favorable à une approche combiné du dépistage du VIH, VHB et VHC des personnes les plus exposées par Trod (Test rapide d’orientation diagnostique). Selon l’Afef cependant, l’objectif d’élimination de l’hépatite C en 2025 ne pourra être atteint que si un dépistage et un traitement universels et à grande échelle sont réalisés. D’autant que la performance des Trod VHB est remise en question en France.

Dépistage organisé du cancer du col de l’utérus

« Les cancers du col de l’utérus sont responsables de plus de 1 000 décès et de 3 000 nouveaux cas par an », rappelle le dossier de presse du Comité Interministériel. Un repérage précoce des lésions précancéreuses permettrait, selon ce document, « d’éviter à 100 % le développement d’un cancer. » Pourtant, si la réalisation d’un frottis du col de l’utérus est recommandée, « plus d’une femme sur trois ne le réalise pas », déplore le gouvernement.

Il souhaite donc « élargir la couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus pour atteindre les 40 % de femmes ne réalisant pas de frottis tous les trois ans et parvenir à une couverture générale de 80 %. » Concrètement, un troisième programme national de dépistage sera organisé, celui du cancer du col de l’utérus en France. Toutes les femmes n’ayant pas réalisé de frottis dans les 3 dernières années seront invitées à le faire, avec une prise en charge à 100 % du frottis.

« Cette mesure contribuera à rapprocher les populations vulnérables ou celles plus éloignées du système de santé de la prévention et du dépistage », a assuré le gouvernement.

La rédaction

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