La HAS veut aider les professionnels de santé à évaluer leurs nouveaux actes en vue de leur remboursement

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Qu'il s'agisse d'un nouvel examen de biologie médicale en ville ou d'une nouvelle technique chirurgicale à l'hôpital, chaque acte est évalué par la Haute Autorité de Santé (HAS) en vue de son remboursement. « Au plus près des pratiques, les professionnels de santé sont les mieux placés pour identifier de nouveaux actes qui pourraient avoir un intérêt pour les patients et être remboursés », déclare la HAS dans un communiqué paru le 13 mars.

Par Steven DIAI, publié le 13 mars 2018

La HAS veut aider les professionnels de santé à évaluer leurs nouveaux actes en vue de leur remboursement

Afin d’aider les professionnels à déposer des demandes d’évaluation, la HAS propose de les accompagner en amont et de simplifier ses procédures. Elle souhaite en parallèle améliorer la collaboration avec les professionnels lorsqu’elle les consulte pour recueillir leur avis de terrain.

Comme elle le fait pour les médicaments et les dispositifs médicaux, la HAS évalue les actes professionnels en vue de leur remboursement par l’Assurance maladie et de leur bon usage. Ces actes sont de nature très diverses, allant de la radiographie du thorax à la chirurgie robot-assistée, en passant par le traitement d’une carie ou les reconstructions mammaires. Ils concernent aussi bien la médecine de ville que l’hôpital, et tous les professionnels de santé.

La HAS a besoin de la contribution des professionnels « pour identifier les actes innovants susceptibles d’être remboursés mais aussi pour mieux évaluer leur pertinence clinique en pratique courante. »

Après une journée d’échanges avec les instances représentant les professionnels de santé le 26 janvier dernier, la HAS annonce avoir tenu compte de leurs avis et simplifie aujourd’hui ses procédures pour les rendre « plus lisibles et plus transparentes. » Les professionnels pourront déposer leurs demandes d’évaluation dès la fin du mois et ce jusqu’au 28 juin. Ils trouveront dès aujourd’hui différents guides pédagogiques sur le site de la HAS.

Un accompagnement renforcé des professionnels pour déposer leurs demandes

La HAS formalise aujourd’hui les différents processus par lesquels les professionnels de santé peuvent la solliciter et la rencontrer avant toute demande d’évaluation d’un acte en vue de son remboursement. Durant ces rencontres pré-dépôt, la HAS souhaite échanger avec les professionnels « sur la pertinence de leur demande et la robustesse des données disponibles pour évaluer l’acte. »

Les professionnels de santé pourront ensuite déposer plus facilement leur demande d’évaluation – et suivre son avancement – via la nouvelle plateforme en ligne eDEActe. La HAS analysera alors les demandes (recevabilité, faisabilité de l’évaluation, opportunité de la demande, intérêt de santé publique) en vue de sélectionner les actes qui feront l’objet d’une évaluation. Les professionnels seront automatiquement informés de la décision et des commentaires de la HAS sur leur espace eDEActe.

Des procédures d’évaluation adaptées pour les actes innovants retenus

Une fois l’acte sélectionné, l’opportunité de son remboursement et/ou son bon usage vont être étudiés. La HAS détaille, dans son communiqué, les principes de son évaluation, qui s’appuient toujours sur :

– une analyse rigoureuse de la littérature scientifique, qui cherchera notamment à établir la balance bénéfices/risques et la pertinence clinique de l’acte évalué pour chaque indication ;

– la consultation systématique des acteurs et usagers du système de santé concernés. D’ailleurs, s’il existe une littérature scientifique synthétique de qualité ainsi qu’un consensus professionnel sur le terrain, l’acte pourra bénéficier d’une procédure rapide d’évaluation.

Améliorer aussi la collaboration avec les professionnels pendant les évaluations< /h2>

Lors de ses évaluations d’actes, la HAS consulte les professionnels concernés en faisant appel aux conseils nationaux professionnels (CNP), sociétés savantes et centres nationaux de référence (CNR). Cette phase de consultation permet à l’institution « d’obtenir un regard terrain sur la littérature scientifique qu’elle a analysée et qu’elle soumet aux professionnels de santé ». Selon la HAS, cela l’aide « à mieux cerner la transposabilité en vie réelle de l’acte, définir les conditions de sa réalisation, apprécier son impact organisationnel le cas échéant, préciser l’état des pratiques françaises ou encore à recueillir des informations pour apprécier les aspects non traités dans la littérature. »

« L’apport des professionnels est indispensable à cette étape et la HAS souhaite que la collaboration avec les structures représentatives soit encore plus fluide, riche et performante ».

La rédaction