Pertinence des soins : appel de la Ministre de la Santé à "une prise de conscience de la communauté médicale"

Professions de santé

Biologiste infos

La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a appelé à « une prise de conscience de la communauté médicale » sur la pertinence des soins, jeudi matin sur Radio Classique, selon une dépêche de l’Agence de presse médicale.

Par Steven DIAI, publié le 10 novembre 2017

Pertinence des soins : appel de la Ministre de la Santé à “une prise de conscience de la communauté médicale”

Elle a expliqué que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) jugeait que « dans les pays développés, autour de 25 %-30% des actes et des prescriptions sont inutiles et sont [causes] de gabegies ». La ministre a cité l’exemple d’un patient arrivé aux urgences, à qui l’hôpital demande de passer un scanner alors qu’il en a passé un en ville quelques jours plus tôt. Tout simplement car les médecins hospitaliers n’ont pas accès à son dossier médical. Mettant en exergue l’incompatibilité les systèmes d’information, les soucis informatiques et le manque d’optimisation des codages, Agnès Buzyn a déclaré que « des moyens techniques existent pour éviter la gabegie et [éviter] de dispenser des soins pas toujours pertinents, et coûteux pour la sécurité sociale ».

La ministre de la Santé a ensuite appelé tous les professionnels à « s’interroger sur leurs pratiques » ainsi que sur l’utilité de chacun des médicaments prescrits. « Vous voyez souvent des prescriptions très longues. Est-ce que chaque médicament est absolument utile ? Est-ce que dans chaque prise de sang, chaque examen est indispensable ? Qu’est-ce qu’on en attend ? C’est un devoir de pertinence, qui nécessite une prise de conscience de la communauté médicale sur le fait qu’on peut faire mieux avec l’argent de la sécurité sociale», a-t-elle martelé. Elle a ensuite encouragé les professionnels à « regarder à l’échelon d’une population, d’une région, d’un département, si les patients ont les examens qui sont nécessaires ou s’ils en ont trop ou pas assez ».

Elle a alors déclaré qu’elle ferait également appel à la Haute autorité de santé (HAS), afin « de définir les normes de bonne pratiques, basées sur des fondements scientifiques, concernant les indicateurs de qualité de prise en charge », travail qui est actuellement en cours à la HAS. La pertinence et la qualité des soins sont en effet inscrites dans la stratégie nationale de santé (SNS) et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018 introduit notamment un intéressement des établissements de santé à la pertinence et à l’efficience des prescriptions.

« Nous avons une réflexion à avoir sur ce que doit être la médecine en 2035 pour mieux adapter et mieux anticiper les besoins », a-t-elle conclu.

La rédaction avec l’APM

Dans la même rubrique