Biologie médicale : une nouvelle formation pour un nouveau métier

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La nouvelle version du diplôme d'études spécialisées (DES) de biologie médicale sera mise en place pour les internes à partir du mois de novembre 2017. Le Pr Dominique Porquet, vice-doyen aux affaires hospitalo-universitaires a présenté l'ensemble des modifications de ce DES lors des Journées Francophones de Biologie Médicale qui ont eu lieu du 27 au 29 septembre à Bordeaux.

Par Steven DIAI, publié le 03 octobre 2017

Biologie médicale : une nouvelle formation pour un nouveau métier

Les modifications sont désormais entrées dans les textes réglementaires, puisque le décret de modification du 3e cycle des études médicales dans lequel est inclus le DES de Biologie médicale est paru en novembre 2016. Il a ensuite été décliné sous la forme de deux arrêtés, celui du 12 avril 2017 qui précise l’organisation de ce 3e cycle d’études médicales et l’arrêté du 21 avril qui correspond à l’ensemble du contenu des 44 maquettes relatives aux spécialités médicales dont la biologie médicale. « Il y aura un arrêté modificatif qui sera publié car la maquette de biologie médicale contenait des erreurs. La décision a été prise il y a quelques semaines par le CNESER (décision du 17/09/2017) », précise le Pr Dominique Porquet.

En termes d’évolution, ce nouveau DES de biologie médicale dispose d’un cadre pédagogique solide. Il place la formation sous l’angle d’une approche compétence et d’une approche par l’apprentissage, et met en place un parcours encore plus professionnalisant avec trois phases de formation, des points d’évaluation, et un suivi permettant de garantir l’acquisition des compétences. Ces modifications vont dans le sens de l’amélioration de la qualité de la formation en permettant à l’étudiant de s’adapter à son futur métier via des outils pédagogiques tels que le recours au numérique et le suivi personnalisé grâce à un portefolio et à un carnet de stage. « Nous avons souhaité aller vers une vraie préparation à l’exercice des métiers et mettre en place un système doté d’une adaptabilité des contenus et des procédures afin qu’ils puissent évoluer en permanence », explique le Pr Porquet. La déclination de la formation se fera non pas au niveau national, mais au niveau de chaque spécialité par les régions ou par d’autres subdivisions.

Crédit photo : EC

« Le DESBM reste bien un diplôme unique », insiste le vice-doyen aux affaires hospitalo-universitaires. « Il s’agit d’un DES où 100 % des étudiants suivent un socle commun qui sera complété par cinq options précoces. Les parcours de formation seront différenciés pour aboutir à de la biologie médicale polyvalente ou plus spécialisée mais le diplôme restera unique. » Et le Pr Porquet de rappeler les objectifs généraux de cette refonte de la formation : « Ces modifications visent à suivre l’évolution de la biologie médicale vers un exercice polyvalent ou plus spécialisé en intégrant, dans le cursus des étudiants, le conseil thérapeutique, la maîtrise des nouvelles technologies (omics), le traitement des données (Big Data), les besoins de formation en termes de gestion, management, démarche qualité et accréditation, ainsi que des formations facultatives donnant lieu à des agréments et autorisations, dont l’utilisation des radioéléments pour la réalisation de dosages et de tests diagnostiques in vitro par l’Autorité de Sûreté Nucléaire, les aspects légaux et éthiques, l’intégration de l’innovation de la recherche dans la pratique de la biologie, et des compétences pluridisciplinaires, en lien avec les autres spécialités médicales et pharmaceutiques. » Et Dominique Porquet de souligner que sa commission a essayé de prendre en compte dans ce nouveau DES, « la biologie médicale dans toutes ses déclinaisons. »

Les trois phases du DES BM

La phase socle dure deux ans. Elle comprend trois semestres obligatoires où seront enseignés la biochimie, la biologie moléculaire, l’hématologie, la bactériologie et la virologie, et un semestre libre de pré-orientation.

La phase d’approfondissement dure un an. Elle comprend cinq options précoces : biologie générale, médecine moléculaire-génétique-pharmacologie, hématologie-immunologie, agents infectieux, biologie de la reproduction. Ces options précoces sont obligatoires dans les DES d’oncologie, de chirurgie pédiatrique et de biologie médicale. Dans les autres DES, elles constituent une sur-spécialisation. En biologie médicale, tous les internes s’engageront dans une de ces options précoces pour aller vers un parcours de formation différenciée. La régulation de l’entrée dans ces parcours sera dévolue aux acteurs locaux ou régionaux. Il y aura une mise en adéquation des projets des étudiants et des besoins locaux. L’évaluation se fera a posteriori par le ministère.

L’ensemble des trois années de formation constitue l’internat à l’issue duquel se déroulera la soutenance de thèse de doctorat d’État.

Crédit photo : EC

La dernière phase de consolidation se fera sous un statut différent. Actuellement, on utilise beaucoup de terminologies comme assistant, spécialiste de 3e cycle. Au cours de cette phase qui durera un an, il sera possible d’effectuer des formations spécialisées transversales (FST). Ces FST sont communes à plusieurs types de DES. Elles permettront de consolider le parcours de formation. C’est une mention qui accompagnera la délivrance du DES, mais qui ne conditionnera pas sa délivrance. Elles pourront être réalisées par les internes dans leur cadre de formation initiale, mais également par des collègues déjà en exercice dans le cadre d’une formation continue, en fonction du projet professionnel de l’étudiant, des besoins de santé et des capacités de formation. En biologie médicale, il existe plusieurs types de FST : génétique et médecine moléculaire ; hématologie bioclinique ; hygiène, prévention, infections et résistances ; médecine, biologie de la reproduction, andrologie ; nutrition appliquée ; pharmacologie médicale et thérapeutique ; thérapie cellulaire ; bio-informatique médicale.

« Nous espérons qu’avec ces modifications, la formation de nos internes sera encore améliorée par rapport à celle d’aujourd’hui. Mais il faudra en parallèle maintenir une biologie forte et active et éviter la rupture de l’équation n sites, n biologistes. Nous devons être extrêmement fermes collectivement »,prévient le Pr Porquet.

La rédaction

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