Lancement des deux premières plateformes du plan France Médecine Génomique 2025

Génomique

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Porté par Aviesan et annoncé par le Premier ministre, Manuel Valls, il y a un an, le plan France Médecine Génomique 2025 progresse significativement. Il répond à la mise en place des conditions de l’accès au diagnostic génétique dans notre pays.

Par Steven DIAI, publié le 17 juillet 2017

Lancement des deux premières plateformes du plan France Médecine Génomique 2025

Le modèle français proposé par Aviesan implique les problématiques de soins et de recherche, le modèle économique des actes diagnostiques et la nécessité de « mettre en place un processus d’intégration des avancées scientifiques dans le soin afin de faciliter l’accès à tous à l’innovation sur le territoire. » Ce plan prend en compte également, de manière concrète, l’évolution technologique, du séquençage au stockage de données numériques massives associées, à leur analyse et leur retour vers le médecin et les malades de manière sécurisée.

D’un point de vue opérationnel, le plan s’organise autour de 14 mesures dont la mise en œuvre est assurée par l’Aviesan à travers un comité opérationnel (COMOP) et son pilotage stratégique par un comité interministériel placé sous l’autorité du Premier ministre. Un troisième comité, le comité de suivi associe aux pilotes opérationnels des actions, les institutions et tutelles impliquées en vue de planifier et de s’assurer du bon déroulement des actions du plan, d’en apprécier les résultats ou encore de suivre l’évolution de la dépense par rapport au budget prévu.

Deux projets sélectionnés

Après avoir lancé les 14 mesures du plan, un pas important vient d’être franchi avec la sélection des deux premiers projets de plateformes de séquençage très haut débit à visée sanitaire. Il permet ainsi à la France de se positionner à l’échelle européenne et internationale pour intégrer la médecine génomique dans le soin.

Sélectionné par un jury international, deux projets ont été retenus parmi 10 qui impliquaient l’ensemble des CHU français.

Il s’agit du projet SeQOIA en Île-de-France. Cette plateforme est portée par le groupement de coopération sanitaire regroupant l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, l’Institut Curie, et l’Institut Gustave Roussy, et du projet AURAGEN en région Auvergne-Rhône Alpes porté par le Groupement de coopération sanitaire (GCS) regroupant les 4 CHU de la région, les deux centres de lutte contre le cancer régionaux et l’Institut de cancérologie de la Loire.

« Le consortium se réjouit que ce projet ait reçu l’aval de l’Etat. C’est pour Auvergne Rhône-Alpes et ses 7,8 millions d’habitants, et plus largement pour les patients en France, une opportunité extraordinaire d’accéder à la médecine de précision et à la révolution génomique », ont déclaré les Professeurs Jean-Yves Blay et Damien Sanlaville, respectivement responsable scientifique du projet et de la plateforme de séquençage. L’objectif cible pour cette plateforme est ainsi de traiter 18 000 génomes par an en 2019.

Ce programme concerne principalement les patients atteints de cancer pour lesquels de nouvelles stratégies thérapeutiques et notamment les thérapies ciblées peuvent être proposées en fonction des variations identifiées, mais également les patients atteints de maladies rares.

Les analyses seront prescrites par les médecins des établissements de santé après discussion des dos¬siers en réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP). Les données seront produites sur le site de l’Hôpital Edouard Herriot selon un mode industriel grâce aux compétences d’Eurofins Biomnis. Cela permettra à la plateforme de générer les données de séquences (non interprétées) en 15 jours pour les urgences et en moyenne 4 mois pour les autres demandes. Les données issues de ces analyses seront par ailleurs traitées, conservées et analysées grâce à la puissance des calculateurs et aux plateformes de bio-informatique à Lyon et Grenoble. Outre l’aide au diagnostic et au traitement, elles permettront de faire progresser les connaissances en identifiant de nouvelles variations pouvant déboucher sur de nouveaux protocoles de soins et tests diagnostiques.

Objectifs du plan

À terme, le plan prévoit de :

– déployer dans les 4 ans à venir un réseau de douze plateformes de séquençage couvrant l’ensemble du territoire,

– mettre en place les outils pour exploiter les volumes de données générées avec l’installation d’un Collecteur analyseur de données (CAD), capable de traiter et d’exploiter le volume considérable de données générées en les appariant avec les données médicales et d’offrir les premiers services dans le cadre du parcours de soin.

– d’anticiper les évolutions technologiques et leurs transpositions dans les plateformes et le CAD par la mise en place d’un Centre de référence, d’innovation, et d’expertise (CRefIX) et en favorisant la création d’une filière industrielle française très compétitive. La dimension éthique est au coeur de ce plan de médecine génomique. L’accès et l’utilisation de données génomiques représentant des populations entières, soulèvent des questions d’éthique tant au niveau individuel que sociétal. Aussi, dans le cadre du Plan, la ministre des Solidarités et de la Santé a saisi récemment le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), indispensable afin d’approfondir ces aspects au niveau national, mais également de se doter des moyens pour informer, consulter et impliquer les citoyens dans cette révolution.

Plan Médecine Génomique 2025

La rédaction