Actualisation des actes de biologie médicale relatifs au diagnostic de la bilharziose

Parasitologie

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La Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) souhaite modifier la Nomenclature des actes de biologie médicale (NABM) pour ce qui est des actes relatifs au diagnostic de la bilharziose (schistosomose).

Par Steven DIAI, publié le 25 octobre 2016

Actualisation des actes de biologie médicale relatifs au diagnostic de la bilharziose

Pour rappel, la bilharziose ou schistosomose est une affection parasitaire tropicale due à des vers plats, les bilharzies ou schistosomes. Il s’agit de trématodes du genre Schistosoma sexués qui vivent dans le système vasculaire veineux. L’homme est hôte définitif. La contamination se fait par pénétration de larve à travers la peau lors d’un contact avec de l’eau douce contaminée. La bilharziose n’était pas présente en France (ni outre-mer, ni métropole) jusqu’à l’été 2014 où une épidémie est apparue en Corse (120 cas environ). L’épidémie est considérée résolue à ce jour.

La demande porte sur des actes déjà inscrits à la NABM. Il est ainsi proposé de maintenir trois actes, de modifier deux actes, d’en créer un et d’en supprimer deux autres. Concernant la sérologie initiale, il s’agit de supprimer des techniques et d’en ajouter de nouvelles. Concernant la confirmation de la sérologie initiale : la technique à radier (IELP) n’est plus utilisée (voir tableau) et est qualifiée d’obsolète par le demandeur. L’autre technique de confirmation, l’IE, déjà inscrite à la NABM, ne fait pas l’objet de modification dans la demande. Concernant la recherche des œufs, il s’agit de préciser dans le libellé les conditions de prélèvement et les échantillons dans lesquels sera réalisée cette recherche, en modifiant l’acte actuel pour le dédier à la recherche dans les urines et en créant un autre acte pour la recherche dans une biopsie. Toujours concernant la recherche des œufs, la demande précise que la recherche dans les selles fait partie du diagnostic. La NABM ne comporte pas d’acte spécifique dédié à une recherche spécifique des œufs de schistosome ; elle ne comporte que deux actes d’examen parasitologie des selles (0286 et 0287) utilisés dans de nombreuses autres parasitoses. La demande ne prévoit pas d’introduction de technique de biologie moléculaire (de type PCR).

Crédit photo : HAS

Il n’existe pas de Centre national de référence dont le champ d’activité couvre la bilharziose. Aussi, une recherche documentaire préliminaire a donc été réalisée pour établir cette feuille de route, et des contacts ont été pris avec le laboratoire ayant suivi l’épidémie de Corse, un autre laboratoire traitant des maladies infectieuses tropicales ainsi qu’avec le biologiste médical ayant coordonné la saisine de la CNAMTS. La littérature d’ores et déjà identifiée retient comme recherche la sérologie initiale avec confirmation (mais sans suivi) et la recherche des œufs dans les urines, dans les selles et dans les biopsies. Il ressort des contacts informels pris avec les parasitologues que les techniques à maintenir ou à inscrire seraient pour l’EIA (« ELISA »), l’HAI et l’EI (« Western-blot ») celles utilisées couramment en France, alors que l’IFI reposerait sur des tests maisons non commercialisés et serait très peu utilisée. Les techniques de biologie moléculaire seraient en cours de développement et non utilisées en routine.

Les actions envisagées en pratique pour la conduite de l’évaluation sont donc les suivantes : recherche de la littérature synthétique (octobre 2016) ; analyse des documents identifiés (octobre 2016) ; recueil du point de vue des parties prenantes (novembre 2016) ; rédaction de l’argumentaire puis de la proposition d’avis (novembre 2016). La soumission de cet argumentaire et de l’avis au Collège pour validation est envisagée pour décembre 2016.

La rédaction d’après une feuille de route de la HAS