Stratégie nationale e-santé 2020 : il faut passer à la vitesse supérieure, selon l’Alliance eHealth France

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L’Alliance eHealth France, qui regroupe les entreprises de la e-santé, souhaite une mise en œuvre rapide de la stratégie nationale e-santé 2020, présentée le 4 juillet par Marisol Touraine.

Par Steven DIAI, publié le 04 août 2016

Stratégie nationale e-santé 2020 : il faut passer à la vitesse supérieure, selon l’Alliance eHealth France

Les membres de l’Alliance s’accordent sur les grandes orientations de ce plan. Toutefois, ils s’interrogent sur les modalités concrètes de son application, face à l’importance des enjeux : rendre les bénéfices de l’e-santé accessibles aux 66 millions de Français et regagner une avance perdue sur la scène internationale. Ils souhaitent une clarification sur des aspects essentiels : le pilotage de cette stratégie, la coordination entre les acteurs, le modèle économique et le rayonnement des projets à l’international.

Début juillet, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a présenté la stratégie nationale e-santé 2020. Ses objectifs principaux : placer le citoyen au cœur de la e-santé, favoriser l’innovation, simplifier le cadre d’action des acteurs économiques et moderniser les outils de régulation. Pour cela, plusieurs chantiers concrets ont été évoqués par la ministre, parmi lesquels l’amélioration de l’interopérabilité des systèmes d’information, la définition de nouvelles méthodologies d’évaluation adaptées aux solutions d’e-santé ou encore l’encouragement à la co-construction des solutions par les professionnels, les patients et les acteurs économiques.

L’Alliance salue ces ambitions. « Elles doivent s’appuyer sur le fort potentiel industriel, médical et technologique de la France, la qualité de sa formation, de son écosystème de recherche et de sa base de données de santé médico-administrative. » Cependant, elle dénonce une perte de vitesse de la France en matière de technologie de pointe en santé numérique.

Pour permettre à la France de retrouver une place de premier plan en matière de santé numérique, l’Alliance insiste sur « la qualité d’exécution de la stratégie et la nécessaire concertation avec les entreprises. » Selon elle, « la France ne peut pas miser uniquement sur l’excellence de son tissu médical et industriel, […] l’e-santé doit entrer dans une phase de maturité, passant par la conduite du changement dans le quotidien des équipes médicales, car il s’agit d’évolutions organisationnelles. »

Une révolution annoncée qui doit devenir rapidement opérationnelle

L’Alliance estime prioritaire le développement des usages, en particulier ceux concernant le DMP, la santé connectée et la télémédecine, l’accès et la valorisation encadrée des données de santé, et les solutions multi-technologiques de santé.

Pour que cette révolution entre enfin dans sa phase opérationnelle, les membres de l’Alliance eHealthFrance appellent :

– à l’installation rapide du conseil stratégique annoncé pour l’automne, sous le pilotage du ministère, « qui devra impérativement être doté de pouvoirs de pilotage et de décision, et compter parmi ses membres des représentants de chaque branche » des entreprises de la santé numérique présente au sein de l’Alliance ;

– à l’accélération de l’adaptation du cadre organisationnel et administratif : plusieurs projets ayant démontré leur efficacité, « pour certains traités dans la loi de modernisation de santé adoptée il y maintenant plus de six mois, pour d’autres plus anciens encore », restent bloqués par inadaptation du cadre administratif ;

– à l’association des entreprises aux travaux visant à l’installation d’un cadre pérenne pour la prise en charge des solutions d’e-santé ; une première étape en seront les travaux deco-construction annoncés par la ministre qui devront identifier des mécanismes d’évaluation solides et adaptés aux solutions d’e-santé.

– à un appui fort des pouvoirs publics à l’export des entreprises françaises ; fortes de leurs réussites et de leurs expertises acquises au niveau national, elles pourront se positionner dans un marché concurrentiel, stratégique et en croissance, au bénéfice de l’attractivité de la France.

La rédaction

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