Des patients atteints de la maladie de Lyme vont attaquer BioMérieux en justice

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Le regroupement de patients " « Lyme action » va lancer une action en justice fin juin contre BioMérieux (groupe Institut Mérieux) pour son test diagnostic Elisa au motif de « son manque de fiabilité », a fait savoir mardi l'avocate des patients, Me Catherine Faivre, à l’Agence de Presse Médicale (APM).

Par Steven DIAI, publié le 02 juin 2016

Des patients atteints de la maladie de Lyme vont attaquer BioMérieux en justice

Une « action en responsabilité » sera lancée « contre les fabricants de tests sérodiagnostics et essentiellement les tests techniques Elisa » de BioMérieux, a expliqué l’avocate. D’autres fabricants seraient impliqués. Ils seraient au nombre de deux ou trois, selon l’avocate, qui n’a pas souhaité préciser publiquement leur nom à l’APM.

Une action en responsabilité contre l’Etat est aussi prévue dans un deuxième temps. L’avocate a précisé que 150 patients s’étaient regroupés dans « Lyme action » pour lancer la procédure et que la médiatisation de l’affaire amenait « à des arrivées en masse de nouveaux malades. » Pour l’avocate Catherine Faivre, le but de cette procédure est « d’aboutir à une indemnisation pour les malades dont le diagnostic a été tronqué par l’appareil ».

Des souches européennes non diagnostiquées

Le rapport de 2014 du Haut conseil de la santé publique (HCSP) précisait que les connaissances et outils actuels ne permettaient « ni de faire un diagnostic probant de la maladie de Lyme, ni de l’exclure complètement. » Le rapport pointe en effet « des problèmes de défaillance et de fiabilité des tests sérodiagnostics de Lyme » ainsi que le « seuil arbitraire sur le calibrage du test » qui, importé des Etats-Unis, est « incomplet » car il n’intègrerait pas toutes les souches identifiées en Europe, selon l’avocate.

« Personne ne peut garantir que la réponse donnée est la bonne », a souligné l’avocate, ajoutant « qu’ainsi on ne peut pas poser de diagnostic avec ces tests. »

L’avocate regrette aussi que le ministère, qui « s’était engagé à faire un état des lieux s’en tienne essentiellement à de la prévention. »

De son côté, BioMérieux, contacté par l’APM, a fait savoir par mail que « son test Elisa est conforme aux réglementations européennes et américaines » et « qu’il répond aux recommandations issues de plusieurs conférences de consensus aux niveaux national, européen et international. »

La rédaction avec l’APM

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