Un Comité d’urgence du Règlement sanitaire international convoqué sur le virus Zika

Epidémie virale

Biologiste infos

La directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé, Dr Margaret Chan, a convoqué une réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international sur le virus Zika devant l’augmentation des troubles neurologiques et des malformations néonatales constatés, a-t-on appris dans un communiqué de l’OMS.

Par Steven DIAI, publié le 01 février 2016

Un Comité d’urgence du Règlement sanitaire international convoqué sur le virus Zika

Le Comité, qui s’est réuni ce jour, lundi 1er février à Genève devait établir si la « flambée » de ce virus (4 millions de cas sur le continent américain) constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Une déclaration en ce sens aurait pour conséquence de mobiliser des fonds supplémentaires et la mise en place d’une coordination internationale, une mesure que nombre d’experts appellent de leurs vœux.

Selon les propos de la directrice de l’OMS rapportés par le journal Le Monde, l’épidémie de Zika qui se propage « de manière explosive », a en effet enclenché « un niveau d’alarme extrêmement élevé ».

Flambée aux Amériques

Isolé en 1947 dans un singe macaque rhésus d’une forêt d’Ouganda, le virus Zika a ensuite été détecté chez le moustique en 1948 puis chez l’homme en 1952. La première épidémie documentée sur ce virus date de 2007 sur l’île micronésienne de Yap où les trois quarts de la population avaient été infectés mais où seuls 20 % des gens présentaient des symptômes mineurs, selon le journal Le Monde.

Le virus Zika est donc longtemps passé pour bénin. Arrivé en Polynésie française en 2013, il entraîne ensuite un grand nombre d’hospitalisations pour des syndromes de paralysie. Par ailleurs, une hausse importante des cas d’anomalies à la naissance est constatée en 2014.

En mai 2015, le Brésil notifie son premier cas de maladie à virus Zika. Depuis lors, la maladie s’est propagée dans le pays et a gagné 22 autres pays de la région en date du 27 janvier 2016. En France métropolitaine, cinq cas ont été signalés. Il s’agit de voyageurs présentant des symptômes de l’infection, « mais ne souffrant pas de formes graves de l’infection », selon la ministre Marisol Touraine qui s’est exprimée jeudi 28 janvier 2016.

Si de nombreuses questions restent encore en suspens, notamment sur son mode d’action et sur sa transmission, la considération du profil du virus Zika par les spécialistes a sensiblement changé, depuis que l’arrivée du virus dans certains pays s’est accompagnée d’une hausse brutale du nombre de nouveau-nés atteints de microcéphalie et de cas de syndrome de Guillain-Barré, une pathologie caractérisée par l’attaque du système nerveux par le système immunitaire. La relation de cause à effet entre l’infection à virus Zika et les malformations congénitales ou les syndromes neurologiques n’a pas été entièrement établie, mais la suspicion demeure forte.

Efforts de prévention

En l’absence de traitement spécifique ou de vaccin, le virus étant transmis par des moustiques du genre « Aedes », les efforts s’orientent pour l’instant vers la prévention (moustiquaires, peu d’exposition en zones à risques, etc).

Le Bureau régional des Amériques (OPS) collabore étroitement avec les pays touchés depuis mai 2015. Il a mobilisé du personnel et des membres du Réseau mondial OMS d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN), afin de renforcer l’aptitude des ministères de la Santé à détecter l’arrivée et la circulation du virus Zika grâce aux tests en laboratoire et à la notification rapide. Le but était de veiller à l’exactitude du diagnostic clinique et au traitement des patients, de suivre la propagation du virus et du moustique vecteur, et de promouvoir la prévention, notamment par des mesures de lutte contre les moustiques.

L’Organisation appuie l’élargissement et le renforcement des systèmes de surveillance dans les pays ayant signalé des cas de Zika, de microcéphalie et autres affections neurologiques pouvant être associées au virus. La surveillance est aussi renforcée dans les pays risquant d’être gagnés par le virus. La ministre française de la Santé Marisol Touraine, a elle-même fortement recommandé aux femmes enceintes de différer leurs voyages aux Antilles ou en Guyane française. Pourtant, l’arrivée de porteurs sains du virus en provenance des pays infectés semble inévitable et d’autres moustiques franciliens, comme le moustique tigre « Aedes albopictus »,pourraient prendre le relais à partir du printemps pour diffuser le virus. Mais selon des spécialistes, il est peu probable que les foyers de contamination en France métropolitaine ne dépassent quelques cas autochtones. Il n’en est pas de même pour la Guyane française et pour la Martinique qui sont désormais en situation épidémique.

Dans les semaines à venir, l’Organisation convoquera des experts chargés de remédier aux grosses lacunes dans les connaissances scientifiques sur le virus et ses effets potentiels sur le fœtus, l’enfant et l’adulte. Selon son communiqué, l’OMS devrait par ailleurs donner un degré de priorité élevé à « la mise au point de vaccins et d’outils nouveaux permettant de lutter contre les populations de moustiques, ainsi qu’à l’amélioration des tests de diagnostic. »

Emilie Cler

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