Bilan mitigé pour la biologie médicale à l’issue des épreuves classantes nationales en 2014

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Parmi les postes ouverts, 96 % ont été pourvus à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) de juin 2014, et seuls 330 postes sont restés vacants dont 10 en biologie médicale, selon une étude publiée par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

Par Steven DIAI, publié le 30 octobre 2015

Bilan mitigé pour la biologie médicale à l’issue des épreuves classantes nationales en 2014

Depuis 2004, les étudiants en médecine passent les épreuves classantes nationales (ECN) pour accéder au troisième cycle des études médicales. En fonction de leur rang de classement à ces épreuves, ils choisissent un poste d’interne dans une liste arrêtée par les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur sur proposition de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé. Les étudiants ont le choix parmi vingt-huit subdivisions géographiques et, depuis 2010, parmi trente spécialités.

L’arrêté fixant le nombre de postes offerts par région et spécialité paraît à la mi-juillet, tandis que les épreuves ont lieu fin mai et les invalidations à la mi-juin. En 2014, 8 190 postes ont ainsi été ouverts aux ECN, soit 287 de plus (+3,6 %) que l’année précédente, 8 357 étudiants se sont présentés aux ECN sur 8 668 inscrits et 7 860 candidats ont été affectés sur ces postes, ce qui signifie que moins de 4 % des postes d’internes proposés n’ont pas été pourvus, contre environ 10 % avant la réforme. En 2014, 330 postes sont ainsi restés vacants (dont 215 en médecine générale). Dans cette spécialité, le taux de d’affectation est de 94%, « à peine moins qu’en 2013 (95 %) »

Davantage de choix dans les spécialités

« À position égale dans le classement, les étudiants accèdent à un nombre plus important de spécialités en 2014 par rapport à 2013 », souligne la Drees. 34 % d’entre eux ont le choix entre trente spécialités en 2014, contre 28 % en 2013.

Entre les 52e et 61e centiles du classement, l’éventail se resserre très vite, treize spécialités pourvoyant l’ensemble de leurs postes. Tous les étudiants ont le choix entre les cinq spécialités pour lesquelles des postes sont restés vacants. Comme les années précédentes, il s’agit de la médecine générale, la médecine du travail, la santé publique, la psychiatrie et pour la première fois la biologie médicale, où, selon la Drees, le nombre de postes ouverts a augmenté de 24 % par rapport à l’année précédente.

Répartition des postes ouverts et pourvus, par spécialité

Crédit photo : Drees

Les choix des hommes et des femmes diffèrent

Les femmes représentent 59 % des internes en 2014, une part stable par rapport à 2013. Elles sont inégalement réparties entre les spécialités. Dans certaines spécialités, plus des trois quarts des internes sont des femmes ; c’est le cas en pédiatrie, en gynécologie-obstétrique, gynécologie médicale et dermatologie. A contrario, elles sont moins de 40 % parmi les internes de médecine nucléaire, neurochirurgie, chirurgie générale, chirurgie orale, anesthésie-réanimation et radiodiagnostic et imagerie médicale. Depuis 2007, environ deux internes de médecine générale sur trois sont des femmes.

La comparaison des vœux émis par les étudiants ayant le choix entre toutes les spécialités montre bien que les préférences intrinsèques des hommes et des femmes diffèrent. Chez les hommes, quatre spécialités se détachent nettement : 16 % ayant le choix entre toutes les spécialités ont opté pour l’anesthésie-réanimation, 15 % pour la chirurgie générale, 12 % pour le radiodiagnostic et 9 % pour la cardiologie. Les choix des femmes sont moins marqués. Seule la médecine générale et la pédiatrie se détachent : elles attirent respectivement 14 % et 10 % de celles ayant le choix entre toutes les spécialités.

Peu d’attractivité pour la biologie médicale en 2014

Les spécialités les plus prisées sont les spécialités médicales dont le mode d’exercice dominant est pour la plupart d’entre elles libéral. C’est le cas de la radiologie, la dermatologie, la cardiologie et la gastro-entérologie, mais aussi de certaines spécialités dont le mode d’exercice dominant est le salariat, comme la néphrologie et la médecine interne. Deux autres spécialités ont eu, en 2014, les faveurs des étudiants : l’ophtalmologie et l’oto-rhino-laryngologie.

Un groupe de spécialités plutôt salariées peine à recruter les internes les mieux classés aux ECN : la médecine physique et de réadaptation, la psychiatrie, la biologie médicale, la santé publique et la médecine du travail. La médecine générale figure aussi dans ce dernier groupe même si, avec son contingent de postes offerts très important, elle continue de recruter à tous les niveaux du classement.

Un indicateur d’attractivité des subdivisions (lieu d’affectation)a aussi été construit, à l’image de celui établi pour classer les spécialités. La variabilité de cet indicateur est moins importante selon les subdivisions que selon les spécialités. Plus l’indicateur est proche de 0, plus la spécialité ou subdivision peut être considérée comme attractive.

Près d’un interne sur cinq est affecté en Île-de-France, et plus de la moitié d’entre eux le sont dans les neuf subdivisions les plus importantes en capacités (Île-de-France, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Nancy). Un peu moins de la moitié des étudiants prennent leur poste dans leur subdivision d’origine.

Rang du premier et du dernier étudiant affecté par discipline et indicateur d’attractivité

Crédit photo : Drees

Source : http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/er937.pdf

La rédaction

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