AVC : un biomarqueur pour guider la décision médicale

Thrombolyse

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Des chercheurs lillois et finlandais ont détecté un nouveau biomarqueur qui permettrait de sélectionner les patients à haut risque d'hémorragie, après un accident vasculaire cérébral. Dans les cas difficiles, ce biomarqueur guidera la décision médicale avec à la clé des traitements personnalisés en fonction du profil de risque de chaque patient.

Par Steven DIAI, publié le 27 octobre 2015

AVC : un biomarqueur pour guider la décision médicale

Au CHRU de Lille, les professeurs Leys et Bordet sont l’origine de l’identification de cette caractérisation biologique. Les chercheurs ont formulé l’hypothèse que l’interaction entre les différents globules blancs pouvait, chez un patient ayant subi un premier AVC, jouer un rôle majeur dans le risque d’hémorragies. Ils ont associé des neurologues et pharmacologues médicaux à leurs travaux.

L’AVC reste une maladie grave, avec un risque de décès de 20 à 30 % au premier mois et une nécessité de placement en institution en raison d’un handicap chez plus de 10 % des patients. Près d’un tiers des personnes qui ont survécu à un premier AVC sont victimes d’un autre AVC dans les cinq années qui suivent.

Après des essais chez l’animal, les chercheurs ont testé cette hypothèse auprès de 846 patients lillois et finlandais, d’un âge moyen de 71 ans. Chez les patients ayant subi un AVC, le nombre important de polynucléaires neutrophiles augmenterait le risque de saignement cérébral après une thrombolyse, et offrirait un moins bon pronostic de survie à trois mois. En affinant les résultats, l’équipe de chercheurs lillois a également identifié que le rapport entre neutrophile et lymphocyte, était encore plus prédictif : plus il est supérieur à 4,8, plus le risque de récidive serait important (jusqu’à 4 fois plus).

Les chercheurs vont maintenant tester l’extension de la fenêtre thérapeutique chez les patients les moins à risques, afin d’aboutir à une prise en charge personnalisée. La compréhension des mécanismes en jeu ouvre également des pistes pour prévenir le risque hémorragique de la thrombolyse en modulant la cascade inflammatoire.

Source : Higher neutrophil counts before thrombolysis for cerebral ischemia predict worse outcomes, Maestrini I. et al. Neurology, 2015, 11th September

La rédaction

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