Un test sanguin pour détecter la maladie d'Alzheimer

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Une équipe composée de chercheurs de l'Université Nationale Normale de Taiwan (National Taiwan Normal University - Institute of Electro-optical Science and Technology) et de l'Hôpital de l'Université Nationale de Taiwan (National Taiwan University Hospital - Neurology Department) ont annoncé le 2 avril dernier la création du premier test sanguin au monde permettant de dépister la maladie d'Alzheimer.

Par Steven DIAI, publié le 20 mai 2015

Un test sanguin pour détecter la maladie d’Alzheimer

Ce test, utilisant une poudre nano-métallique, permet de détecter la maladie en phase précoce, soit 8 à 10 ans avant la phase de déclin cognitif. Avec un taux de fiabilité de 85% et un procédé d’une durée de 5h, ce test représente une avancée majeure. Il est actuellement en cours d’essais cliniques dans quatre hôpitaux taïwanais, Taida, Jen-ai, Shuang-he et En Chu Kong.

Limiter les risques de paralysies

L’équipe de recherche composée du professeur Hung Heng-e, des professeurs associés Hieh Chen-Chieh et Liao Shu-Hsien de l’Ecole Normale nationale de Taiwan (NTNU), du Dr Chiu Ming-Chang et d’autres chercheurs du département de neurologie de l’Hopital Universitaire national de Taiwan, ont utilisé la technologie de la réduction immuno-magnétique (IMR) pour créer ce test sanguin. Le test utilise une poudre de nano-métal et les chercheurs espèrent avec lui remplacer la méthode invasive traditionnellement employée de collecte du fluide spino-cérébral (CSF), qui peut entraîner des paralysies. Cette méthode invasive demande en outre une semaine pour l’obtention des résultats, comme l’a rappelé le Pr Hsieh.

Préoccupations éthiques

L’avancée majeure de détection précoce de la maladie d’Alzheimer soulève néanmoins des préoccupations éthiques. Le challenge dans cette maladie reste surtout son traitement. Or ici, le test pourrait détecter la maladie près de 10 ans avant l’apparition de formes d’atteintes sérieuses.« A ce moment-là, les patients sont encore en activité, menant une vie normale. Se savoir possiblement atteint dix ans plus tard d’Alzheimer pourrait être un catalyseur de dépression chez eux », craint le Dr Chen Jui-hsing, chef du département de neurologie de l’hôpital Jen-Ai de Taipei, qui a participé aux recherches.

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