Anne Courrèges, nommée à la tête de l'Agence de la Biomédecine

Nomination

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Par décret du Président de la République en date du 22 décembre 2014, Mme Anne Courrèges est nomméedirectrice générale de l’Agence de la biomédecine à compter du 5 janvier 2015.

Par Steven DIAI, publié le 05 janvier 2015

Anne Courrèges, nommée à la tête de l’Agence de la Biomédecine

Anne Courrèges succède à Emmanuelle Prada-Bordenave, dont le mandat s'est terminé le 3 juillet. Dans l'intervalle, Eric Delas, directeur général adjoint chargé des ressources de l'ABM, a assuré la fonction de directeur général par intérim

Diplômée de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris et ancienne élève de l'ENA, Anne Courrèges, 38 ans, a commencé sa carrière comme auditrice de deuxième classe au Conseil d'Etat en 2002, avant de gravir les échelons et de devenir maître des requêtes en 2005.

Elle a été commissaire du gouvernement (2007-09) puis rapporteure publique près l'assemblée du contentieux et les autres formations de jugement du Conseil d'Etat (2009-10). En 2008, elle a été rapporteure auprès de la cour supérieure d'arbitrage.

En 2010, elle a été nommée directrice des affaires juridiques du ministère de l'éducation nationale et du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, avant d'être nommée conseillère éducation à la présidence de la République de mai 2012 à avril 2014, puis au cabinet du Premier ministre, Manuel Valls.

Révision des lois de bioéthique en perspective

Anne Courrèges a abordé les enjeux et les perspectives de l'ABM lors de son audition à l'Assemblée nationale. Parmi les chantiers qui l'attendent, figurent l'élaboration d'un nouveau contrat d'objectifs et de performance (COP), 2015 étant la dernière année du précédent. Ce dernier est organisé autour de quatre orientations stratégiques: le Plan greffe 2012-16, les activités de procréation, embryologie et génétique humaines (PEGH), les relations avec les opérateurs nationaux et locaux, l'efficience et la performance de gestion.

Les autres chantiers concernent la préservation de la fertilité dans le cadre du Plan Cancer 3, ainsi que des chantiers plus organisationnels et administratifs, sur la formation des professionnels de santé aux entretiens avec les proches de patients décédés autour du don d'organes, la réorganisation des services de régulation et d'appui, ou encore la future loi de santé.

Interrogée par les députés lors de son audition, Anne Courrèges a notamment souligné que des campagnes d'information sur les dons d'organes et de gamètes plus ciblées, du point de vue territorial, étaient nécessaires, au vu des disparités régionales observées en termes par exemple de taux de refus.

Concernant l'anonymat du don de gamètes, elle a estimé « qu’un équilibre avait été défini par le législateur » et « qu’il ne faut pas aller trop loin si on ne veut pas décourager les donneurs ». Quant à la gratuité du don, il s'agit pour elle « d’un facteur plutôt positif, favorable au don, un facteur de qualit&eacute ». « C'est un acte de générosité, valorisant pour le donneur », a-t-elle souligné, évoquant des études menées sur le sujet.

Sur les dons croisés d'organes, qui ont débuté en 2014, elle a indiqué qu'une vingtaine de paires donneur-receveur incompatibles avaient été recensées et qu'une greffe par trimestre était réalisée.« Il y a encore une marge de progression, ce sera une des priorités de l'agence », a-t-elle affirmé.

Sur le sang de cordon, la nouvelle directrice a rappelé que les objectifs fixés par le plan pluriannuel étaient ou allaient être atteints dans le courant du premier semestre 2015. Désormais, le travail doit être mené sur un plan plus qualitatif, afin d'assurer une plus grande diversité génétique des greffons, mais aussi « éviter l'obsolescence de notre stock », a-t-elle souligné.

Cela pose la question du financement, auparavant prévu dans le Plan cancer 2, a-t-elle averti, notant « qu’une réflexion est en cours avec la ministre [de la santé] pour voir comment pérenniser le financement pour les maternités qui font la collecte. »

L'élaboration du prochain COP sera par ailleurs l'occasion de reposer la question du financement pluriannuel de l'agence, a-t-elle fait remarquer.

D’après le décret du 22 décembre 2014 paru au Journal officiel du vendredi 26 décembre et l’APM

La rédaction avec l’APM