Le dépistage de la tuberculose et des MST remis en question en Seine-Saint-Denis

Politique de santé

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La Seine-Saint-Denis n'a plus les moyens de dépister efficacement la tuberculose et les maladies sexuellement transmissibles (MST) après que l'État a supprimé des financements « indispensables », a affirmé, mardi 27 août, le président du conseil général, Stéphane Troussel.

Par Steven DIAI, publié le 28 août 2014

Le dépistage de la tuberculose et des MST remis en question en Seine-Saint-Denis

Alors même que « tous les indicateurs de santé sont au rouge », dans l’un des départements les plus pauvres de France, avec des taux d’infection supérieurs et une espérance de vie plus courte qu’ailleurs, « on est dans la recherche d’économies forcenée », a lancé le patron PS du département, lors d’une visite dans un centre de Médecins du monde à Saint-Denis.

Des taux d’infection supérieurs à la moyenne nationale

Une remise en question du réseau de dépistage de la tuberculose mis sur pied en Seine-Saint-Denis pour des patients qui ne parlent pas français et n’ont pas accès aux soins, des mal-logés, des sans-domicile ou encore des précaires sans couverture maladie « poserait un problème de santé publique avec un développement des formes multirésistantes » de la maladie, a ajouté la Dr Jeanine Rochefort, déléguée générale de Médecins du monde.

Le département du 93, qui concentre les populations précaires à risque, détient de tristes records de contamination par ces maladies. C’est le seul département français où la tuberculose n’a pas reculé entre 2000 et 2010, touchant environ 31 personnes pour 100 000 habitants chaque année, soit quatre fois la moyenne nationale, selon l’Institut national de veille sanitaire. Les MST y font également plus de dégâts qu’ailleurs.

Sept centres de dépistage menacés

Selon, le conseil général, si l’État ne pallie pas la suppression d’une subvention annuelle de 1,5 million d’euros versée jusqu’à l’an dernier par l’assurance-maladie à la Seine-Saint-Denis, sept centres de dépistage pourraient fermer. La subvention représente 15 % du budget santé du département, précise-t-il.

Les »opérations de dépistage itinérantes », qui permettent par exemple de prendre en charge les habitants des bidonvilles ou des foyers de travailleurs migrants, seraient également remises en cause par la suppression des financements de l’Etat. En guise de protestation et en l’absence de réponse du ministère de la Santé, le département a dénoncé, jusqu’à nouvel ordre, l’accord qui le lie à l’État pour les missions de santé, qui comprend également le dépistage de certains cancers et les vaccinations.

D’après France TV info et l’AFP