La manipulation du virus Ebola autorisée par dérogation dans les installations de niveau de confinement 3

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Par dérogation, le virus Ebola peut désormais être manipulé, pour réaliser des examens biologiques chez des patients dont l'infection est avérée, en dehors du laboratoire P4 Inserm-Jean Mérieux de Lyon, selon un arrêté publié samedi au Journal officiel.

Par Steven DIAI, publié le 14 août 2014

La manipulation du virus Ebola autorisée par dérogation dans les installations de niveau de confinement 3

Le virus Ebola est un agent pathogène de classe 4, défini comme un « micro-organisme hautement pathogène caractérisé par un taux de mortalité très élevé, l'absence d'outils thérapeutiques ou prophylactiques pour s'en protéger et sa facilité de transmission », précise le site du laboratoire Mérieux de Lyon.

Le virus Ebola doit donc être manipulé dans un laboratoire consacré à l'étude des agents pathogènes de classe 4 tel que le laboratoire P4 Inserm-Jean Mérieux (France).

« En situation d’épidémie dans une zone géographique identifiée (jusqu’à ce jour toutes les épidémies ont eu lieu en Afrique), le risque de survenue, en France, d’un cas importé maladie à virus Ebola devenant symptomatique dans les 3 semaines qui suivent le retour est jugé faible mais ne peut être totalement exclu », rappelle le Ministère de la Santé dans un communiqué paru le 11 août 2014.

L'arrêté paru samedi au Journal officiel autorise donc, à titre dérogatoire, la manipulation d'Ebola dans des établissements qui disposent d'installations de niveau de confinement 3 et équipés de poste de sécurité microbiologique de niveau III (PSM III), et à défaut de PSM II, moins sécurisés.

« Les PSM III sont des laboratoires P4 miniatures qui disposent des mêmes systèmes de dépression/décontamination» », a expliqué à l'APM Sylvain Baize.

Néanmoins, plusieurs examens biologiques ne peuvent être réalisés dans ces boîtes.

Vendredi, une liste de neuf établissements disposant des capacités opérationnelles pour accueillir un malade infecté par le virus Ebola a été publiée sur le site du ministère des affaires sociales et de la santé. Pour tous les patients, le diagnostic doit initialement être confirmé par le centre national de référence (CNR).

Pour la prise en charge du patient, les ministères chargés de la santé et du travail considèrent nécessaire de disposer « dans un même établissement de santé » d'une ou plusieurs chambres d'isolement à pression négative et d'un laboratoire de biologie médicale adapté. Or, aucun établissement de santé ne réunit ces conditions en France. Par ailleurs, « le laboratoire P4 Inserm-Jean Mérieux de Lyon ne peut assurer les examens biologiques courants d'un patient », souligne le texte.

A titre dérogatoire, l'arrêté autorise donc la réalisation d'examens biologiques pour les patients atteints « d'infection avérée » à Ebola dans des établissements disposant d'installations de confinement de niveau 3 et de PSM III. A défaut, ces examens biologiques pourront aussi être réalisés avec un PSM II.

Les établissements concernés peuvent également procéder à ces examens avec un automate sous tente plastique de protection dans la chambre du patient. Cette option permet de ne pas faire circuler le virus au sein de l'établissement, a commenté Sylvain Baize.

(Journal officiel, samedi 9 août 2014, texte 25)

D’après le Journal Officiel et l’APM

La rédaction

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