La HAS précise les conditions de détection du génome des entérovirus

Diagnostic des méningites

Biologiste infos

La Haute autorité de santé (HAS) a défini les contours du recours à la détection du génome des entérovirus dans le liquide céphalorachidien (LCR) comme outil de diagnostic dans la prise en charge des méningites, dans un rapport d'évaluation technologique mis en ligne mardi.

Par Steven DIAI, publié le 30 juillet 2014

La HAS précise les conditions de détection du génome des entérovirus

La détection par amplification génique du génome des entérovirus dans le LCR obtenu lors de la ponction lombaire initiale dans la prise en charge des méningites est, selon les professionnels, entrée progressivement dans la pratique depuis une dizaine d'années, notamment avec la commercialisation de trousses prêtes à l'emploi, rappelle la HAS.

Actuellement en France, cet outil est présent dans la plupart des hôpitaux. La technique la plus utilisée est l'amplification génique par polymérisation en chaîne (PCR) en temps réel, qui permet de détecter les principaux sérotypes d'entérovirus humain répertoriés (68 sur 110 sérotypes).

Saisie par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) et la Société française de microbiologie (SFM) en vue d'un remboursement de ce test de diagnostic, la HAS a conduit une analyse de la littérature et auditionné les professionnels concernés pour déterminer qu'il s'agissait bien d'un outil validé dans la prise en charge des méningites.

Selon les études, la PCR permet de diagnostiquer des cas de méningite qui restent non détectables par les techniques de cultures cellulaires (entre 10 % et 72 % de patients identifiés en plus), le risque de faux positifs est négligeable et un résultat positif se traduit habituellement par une réduction des durées d'hospitalisation et/ou de l'antibiothérapie.

Les données scientifiques sur les performances diagnostiques et l'utilité clinique de ce test, malgré une qualité méthodologique globalement faible, et les avis des parties prenantes convergent pour considérer que la détection du génome des entérovirus par PCR "est indiquée dans les méningites".

Cependant, la désignation précise des indications est hétérogène, note la HAS.

Elle retient en conclusion que la détection du génome d'entérovirus par PCR est un outil de diagnostic qui peut être utilisé dans les méningites aiguës d'étiologie incertaine; en deuxième ligne, après examen direct du LCR et résultats cytologique et biochimique; dans un délai de 24 heures dans l'idéal et dans tous les cas, inferieur à 48 heures.

Un résultat positif autorise un arrêt de l'antibiothérapie probabiliste et permet une sortie précoce si l'état général du patient le permet. Le médecin doit fonder sa décision sur l'ensemble des éléments biologiques et cliniques dont il dispose.

La HAS rapporte par ailleurs de ses auditions que la fréquence de réalisation de la PCR est hétérogène dans les hôpitaux en France, "fonction des considérations logistiques de chaque établissement". "Il ressort qu'une réalisation quotidienne semble optimale pour garantir l'utilité clinique, à l'inverse des réalisations hebdomadaires n'ont pas d'impact sur la prise en charge des patients; la fréquence exacte restant encore à déterminer."

Lors du cadrage de cette évaluation au printemps, les entreprises commercialisant des trousses de détection du génome contactées par la HAS revendiquaient en 2013 être présentes dans 109 hôpitaux en France. Le réseau de surveillance des entérovirus organisé par le Centre national de référence (CNR-EV) compte 32 laboratoires qui utilisent la PCR en routine.

D’après l’Agence de presse médicale